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Carmilla et Nadesia arriverent a l'entree du cimetiere, le Soleil commencait deja a percer a travers les lourds nuages de Murmures Sombres. Carmilla descendit d'Anubis, attrapa Nephtis, puis la posa doucement au sol en la carressant. Elle se diriga vers Apophis apres avoir caresser Anubis, elle prit le sac, le posa a terre puis tendit la main a Nadesia :
- Il faut faire vite, le jour va bientot se lever.

Nadesia asquisca, prit la main de Carmilla puis descendit d'Apophis, Carmilla prit le sac, puis se posta au cote D'Anubis pour l'encourager a les suivre. Les six compagnoms se dirigerent vers l'entree de la crypte, elle etait toujours ouverte, Carmilla se posta devant l'entree pour verifier si il n'y avait personne. Elle laissa Nadesia passer devant avec un sourire. Apophis et Nephtis la suivirent, Carmilla se tourna alors vers Anubis , le cheval ne parraissait pas rassure, l'idee de descendre sous terre ne lui plaisait pas apparement. Carmilla se posta a son epaule, et lui souffla doucement a l'oreille qu'il n'avait rien a craindre tant qu'elle serait la. Le cheval dressa doucement les oreilles, puis regarda Carmilla. Celle-ci se diriga vers l'entree de la crypte, puis descendit en entendant les sabots d'Anubis qui la suivait, elle sourit a nouveau en signe de contentement. Ils arriverent tout deux au bas de la crypte. Nadesia, Apophis et Nephtis etait retourne vers l'entree, Carmilla fixa son regard vers Nadesia, elle sentit la respiration d'Anubis sur son dos, elle sourit puis haussa les epaules avec un clin d'oeil. Elle se diriga vers la salle qui avait loge les quartiers du cousin de sa mere, elle se posta devant la porte, une main sur la poignee, le coeur serre en pensant a sa mere, completement immobile.

Carmilla baissa la tete, oui en effet... Elle aurait du y penser avant, elle aurait du savoir qu'elle ne pourrait s'empecher de ressentir du remords. Une larme coula sur sa joue, elle appuya sa tete sur celle de Nadesia, fermant les yeux a son tour. Elle rouvrit les yeux et ouvrit violemment la porte. Elle voyait a present une grande salle, confortable, et menant aux appartements prives du cousin de sa mere. Elle regarda lentement la salle, examinant chaque detail, puis prit la main de Nadesia et entra doucement dans la salle. Cette odeur, si familiere a present, regnait dans la piece. Elle fronca legerement les sourcils, puis se diriga vers un sofa, elle s'assit puis regarda les tableaux qui hornait la piece, elle vit le portrait du cousin de sa mere, et failli se jeter dessus, le griffer et le dechirer jusqu'a ce qu'on ne le reconnaise plus. Elle passa soudain sa main sur la table de nuit, puis sentit quelques chose de dur. Elle tourna la tete, puis prit ce qui semblait etre un petit cadre d'un tableau tres abime, elle passa sa main sur la toile pour enlever la poussiere. Elle examina le portrait puis reconnut la personne qui etait represente... sa mere.

Athori, silencieux comme une ombre, se savait cependant visible des deux femmes. On voyait clairement dans leurs mouvements leur nature nocturne. Des Scythies? pensa-t-il. Non, les Scythies étaient muettes... et mesuraient en moyenne un mètre vingt: ces deux gracieuses créatures ne pouvaient en être.
De plus, Carmilla et Nadesia, ainsi qu'il découvrit qu'elles s'appelaient, ne semblaient pas posséder l'instinct presque surnaturel des petites fées nocturnes de son monde natal, instinct qui les rendaient si insaisissables et la chasse si amusante. Leur chair nerveuse n'en était que plus délicieuse.
Cependant, ces 'fées'-là semblaient de taille à l'abattre sans problème si il les affrontait à un contre deux.
Préférant une approche plus amicale, il rejeta son voile d'obscurité tout en claquant nonchalamment des doigts pour attirer leur attention.

'Mesdemoiselles?' dit-il de sa voix la plus engageante, un riche baryton au timbre étrange.

Nullement effrayé, pas même circonspect, Athori s'avança lentement, dissimulant ses crocs. Sa démarche féline semblait incompatible avec une telle masse.
Un étranger, arrivé il y a peu. Disons... quatre minutes. Comment s'appelle cet endroit?
Il marqua une courte pause, la dévorant des yeux, agité de mouvements parasites presque imperceptibles. Comme si il retenait une pulsion impérieuse.

"Mais toi, qui es-tu? Et ta compagne, a-t-elle une langue?"

Carmilla s'avanca brusquement, tuer ce personnage si impolie pourrait surement calmer toute la colere qui l'habitait. Elle se diriga vers lui, mais Nadesia l'empecha d'aller plus loin, elle la regarda avec un brin de surprise, puis baissa le regard. Elle regarda l'etranger avec un air mauvais qui ne previsagait rien de bon, puis decida de fixer le portrait de son oncle pour passer sa colere sur celui-ci, et quand elle en sera lasser, elle improvisera. Elle renonca avec dedain, puis s'installa sur le fauteuil avec lenteur. Ce géant n'avait pas choisi le bon moment pour venir les aborder, d'ailleurs aucun moment n'aurait ete le bon. Elle ne voulait pas faire la connaissance d'autres personnes. Une colere encore plus folle l'anima soudain, elle regarda le geant, puis se leva pour se poster aux cotes de Nadesia. Elle sortit son epee puis defia le geant du regard.

- Je ne nous presenterais pas, en tout cas pas tant que je ne saurai pas ce que tu nous veux...
Elle lanca un regard plein de haine au geant tout en attendant impatiament sa reponse.

"Je m'excuse de mon intrusion."
Disant cela, il sourit, découvrant ses rangées de crocs noirâtres et recourbés.
"Elle n'est justifiée que par le désir de mieux connaître l'endroit et ses habitants. "
Il laissa tomber sur la table une chaîne d'or chargée de rubis.
"Avez-vous un endroit oú je pourrais dormir pour la j-journée? Voyez... j-j'ai d-de quoi p-payer. "
Sa voix était déformée, et il commençait à bégayer.
"Je peux payer en m-monnaie de sang, aussssi." Il tituba en arrière.
"Je je suis très fati... fatigué. "
"Monnaie de sssang. Donnez-moi le nom, je tue celui qui le porte. J'ai besoin de..."
Ses yeux se révulsèrent. Moment de faiblesse, il tomba sur un genou.
"De la viande. "
Une humeur brunâtre se mit à suinter des oreilles d'Athori.
"S'il vous p-plaît. Ou du sang, peu importe. La gratitude d'un Ogre, d'un Nocturne, n'est..."
Le géant s'arrêta, visiblement en proie à une grande souffrance.

Athori se saisit avec empressement du cadavre, hésita un instant puis alla se cacher dans un coin afin d'épargner à sa bienfaitrice le spectacle de son repas.
Les deux Vampires entendirent des bruits répétés -à une fréquence élevée- de bris d'os, de mastication...
Quand le géant reparut, il semblait aller beaucoup mieux. Il ne portait aucune trace de son repas, rien n'indiquait, son regain de vigueur mis à part, qu'il venait d'engloutir 80kgs de viande dure en sept secondes.
"Merci, ma Dame. Athori Asrissi, à votre service. Comme je le disais, un cadeau a un Ogre n'est pas perdu, si il n'est pas un ingrat. Cette nuit, je tuerai pour vous si vous le désirez."
Et le Chasseur s'inclina, bien bas, plantant son regard fou dans celui de Nadesia alors qu'il relevait la tête.

Comprenant qu'il était tacitement accepté, Athori s'était entretemps tranquillement assis en tailleur et était en train d'admirer les tableaux au mur au retour de Nadesia.
"Ce type qui m'a servi de viande, il portait des blessures de rapière et était bãti comme un tueur. Vous avez des gens à vos trousses? Si je peux aider..." Il avait laissé tomber les belles intonations de sa voix "engageante"; malgré tout, il était plus rassurant quand il n'essayait pas de se contrefaire. Le regard qu'il adressa à son hôte était plus franc également.

Décontenancé effectivement, et encore plus par l'intérêt que Nadesia portait à son histoire.
Il ne prit qu'un instant pour rassembler ses pensées, puis, en confiance, il démarra son récit. Les mots se présentaient d'eux-mêmes.
"Je suis un sans-peuple, un sans-clan, le fruit de ma propre faiblesse, des expériences d'une clique de petits magiciens et d'un massacre qui a eu lieu voilà un demi-siècle.
Je ne suis pas né ainsi. Mon sang était noble avant de noircir." Disant cela, il se mordit durement à l'avant-bras, faisant suinter un épais ichor noir.
"Voyez! Le sang des Ogres Noirs est fait pour ne pas s'épancher. Conçu pour le combat, comme tout le reste.
J'ai été noble, oui. Mais j'étais faible avant tout, et en tant que tel, je me refusais aux responsabilités auxquelles on me destinait. Alors j'ai fuit. Loin. Je suis devenu un simple soudard au service d'un roi soudard. Je suis passé du maniement de l'épée à dos de tigre å celui du fusil, et monté sur un simple cheval."
(suite au prochain post)

Marquant une pause, il s'abîma dans la contemplation de ses énormes mains.
"Maintenant mes mains sont trop grandes pour manier l'un ou l'autre. Je me repose sur ça." Athori fit jaillir ses griffes noires tranchantes comme des rasoirs, longues de trente centimètres en extension maximum. "Plus fiable, plus efficace." Il les rétracta. "Mais des fois, je regrette quand même ma lame."
"Bref. Donc, me voila soudard. Arrive un soir d'hiver dans un avant-poste des montagnes, sur la frontière avec le pays des magiciens. Je suis en train de me saouler à l'étage pendant que les autres hussards lutinent des catins et jouent aux cartes. J'ai toujours été un solitaire, c'est ce qui m'a 'sauvé'. Parce que là, tout part de travers. Les murs tremblent. Les lampes à huile et les feux s'éteignent d'un coup. Puis, tout s'effondre. Tout le monde crève, sauf moi. Fauchés et dévorés par des créatures invisibles, d'une force et d'une vitesse incroyable. Et moi, planqué, coincé à l'écart, je survis. Ils partent, rassasiés. Et..."

"...je me retrouve à crever de faim de soif. Et il y a cette flaque de sang, qui refuse de sécher même après deux jours, et qui verdit, noircit. Et... je deviens fou. Je trempe mes lèvres dedans. Puis je bois tout, je sens une drôle de chaleur m'envahir. Et je me mets à manger toute la charogne à ma portée, et sans m'en rendre compte, je me suis dégagé des gravats. Libre!"
Il jouait distraitement avec une mèche de ses cheveux noirs en disant cela. Sa voix s'était faite de plus en plus basse et rêveuse.
Alors je me suis mis en chasse. J'ai tué et dévoré tous les Ogres Noirs, dans un premier temps. Ça m'a pris environ vingt ans. Puis j'ai massacré tous les humains qui habitaient ces montagnes. Cinq ans, peut-être. Puis les magiciens de la Guilde des Thaumaturges, dix ans. Puis je suis rentré dans mon pays. J'ai retrouvé ma mère. Elle a essayé de m'empoisonner, alors je l'ai tuée. J'avais faim, alors je lui ai dévoré la tête. Mon père, l'Ombre du Roi, est arrivé à ce moment."

"J'étais invisible mais il m'a reconnu quand même. C'est là que j'ai reçu mon nom actuel. Athori... l'Ombre qui Dévore. Au lieu d'Aari, l'Ombre Loyale. Tout le pays m'a donné la chasse. J'ai fini par tuer la famille royale ainsi que mon père et tous ses hommes, toutes ses Ombres... Mais j'avais compris une chose: j'en avais assez. Assez de ce monde où j'avais tout pourri autour de moi. Je suis donc... parti. J'ai utilisé certains de mes pouvoirs pour canaliser l'énergie de cent Repas, une manne que j'ai utilisé dans l'ouverture d'un portail éphémère et fort instable. J'avais organisé tout ça comme un suicide grandiose. Mais j'ai survécu. Et... me voilà. Ai-je eu de la chance de tomber sur vous et sur Dame Carmilla? Dites-le moi, Dame Nadesia.
Le géant se leva de toute sa hauteur, deux mètres quarante-cinq. Et regarda ses mains griffues.
"Trouverai-je un usage à tout ça?" Sa voix était atone, mais le regard qu'il adressa à la belle Vampire était douloureux.

"Votre peau est d'une pâleur et d'une beauté exquises, surtout aux endroits aux endroits que vous cachez même quand le soleil fait de même."
Amusé, l'Ogre souriait, sans plus se soucier de cacher sa dentition. "Et vous pouvez dormir tranquilles, vous et Carmilla: vous feriez un festin de choix, à n'en pas douter, mais certainement pas à la hauteur de ce que vous m'avez offert cette nuit. Et je ne parle pas de la viande d'humain." Lui jetant un dernier regard indéchiffrable, il se dirigea vers la sortie. S'arrêtant sur le seuil, dos à Nadesia, il lui dit, doucement: "Si vous avez besoin de moi, criez mon nom. Je vais rester à l'écoute. Cela mis à part, je crois que je vais trouver une tanière pour la journée, et m'amuser ce soir; on se retrouve à minuit, de toutes façons, n'est-ce pas?"
Puis, il s'éclipsa, sans un bruit.

Carmilla avait pris a son tour Nadesia dans ses bras, toujours muette. Elle l'avait fortement serre contre elle, comme un enfant qui se cache sous ses couvertures. Elle avait peur, mais de quoi ? La etait la question... Elle posa sa tete sur celle de Nadesia puis commenca a lui caresser les cheveux. Elle fixait un point droit devant elle, le regard vide, puis elle regarda Nadesia. Des qu'elle la vit a moitie endormi, son regard s'illumina. Elle la serra doucement contre elle, puis commenca a s'endormir doucement, elle entendit le souffle regulier de Nadesia, puis somnola en repensant au visage de sa mere sur le cadre. Elle souffla :

- Je t'aime...

Elle avait prononce ces mots sans vraiment le vouloir et savait qu'ils s'adressait autant a sa mere, qu'a la merveilleuse femme qu'elle tenait dans ses bras. Sentant ses paupieres s'alourdirent, elle ferma les yeux et s'endormit profondement.

Athori et Nadesia arrivèrent au tombeau à minuit précise. Athori laissa les deux sœurs d'âme à leurs tendres retrouvailles puis, décidant qu'il était temps de se mettre en route, il déclara, attirant instantanément leur attention de sa voix grave:
"Mesdemoiselles, je crois qu'il est temps de mettre en route. J'ai déjà élaboré mon plan d'attaque: je suis allé reconnaître les lieux il y a quelques heures, me fiant aux odeurs de peur et de souffrance répandues par leurs victimes pour trouver l'antre des chasseurs. Donc, pour parler moins châtier, je me proposais de donner l'assaut sur la porte principale et de massacrer et avaler tous les minables que j'y trouverai. Je suis à peu près sûr que le chaos vous permettra d'agir comme bon vous semblera ."
"Simple et efficace, je trouve," dit l'Ogre avec un sourire plus carnassier encore qu'à l'habitude. "Qu'en pensez-vous?"