Ma sorcière mal-aimée [terminé]

En une heure à peine, Demetrius avait atteint la plage d'Elianthe. Il avait marché avec Elesie jusqu'au manoir. Ils n'avaient pas échangé un seul mot depuis leur départ du manoir...Avant de pousser la grille, Demetrius regarda tendrement Elesie et déposa un baiser sur sa bouche. Il ouvrit et se dirigea vers la porte, il frappa. Quelques minutes passèrent, rien. Il frappa une nouvelle fois, toujours rien. Il laissa Elesie sur le perron et alla voir par une fenêtre. Il ne voyait pas Siérine à l'intérieur puis elle apparût soudainement devant lui. Demetrius eût un haut-le-coeur.

Ne refais jamais ça...

Tu n'es pas le bienvenu ici.

Tu pourrais au moins me laisser une chance de m'expliquer...C'est pour Nadesia et Carmilla, c'est cela ?

Disons plutôt pour ce qui a causé leur métamorphose...Mais ne reste pas dehors. Rentre, c'est ouvert...Et fais rentrer ta déesse aussi.

Comme d'habitude, Demetrius était complètement déconcerté par les réponses de Siérine. Elle était censée ne rien savoir et pourtant savait déjà tout. Comme cela pouvait devenir usant à la longue. Demetrius retourna auprès d'Elesie et ouvrit la porte, il l'incita à entrer. Siérine était assise sur son vieux sofa rayé victorien et se faisait coiffer ses longs cheveux écarlates par ses suivantes. Elle ne leva même pas les yeux sur les deux arrivants quand ils rentrèrent dans le salon. Demetrius savait d'ors et déjà que c'était mal parti, il fit s'asseoir Elesie sur un fauteuil et s'assit juste à côté. Au bout d'un petit moment, Siérine fit signe de la main à ses servantes d'arrêter de la coiffer et de quitter la pièce. Elle regarda enfin à tour de rôle Demetrius et Elesie, l'air sérieux.

Alors, que puis-je faire pour vous ?

Elesie ne comprenait pas ce froid qui résidait dans la pièce, elle fit simplement ce qu'on lui indiquait, elle ne se sentait pas comme la bienvenue. Elle reconnut la femme sur lequel le nom de Siérine s'était posé, elle baissa les yeux au sol, regarda doucement Demetrius, elle essayait de ne pas croiser le regard de la femme. Elle ne voulait lire dans ses pensées, ressentir ces émotions, pourtant elles essayaient de pénétrer en Elesie. Elle lutta fermement, la poigne serrée, cachant sa main dans la masse de plis que formait sa grande robe, aussi elle ferma les yeux un instant, se reconcentrant sur son amant. Elle se demandait bien quoi répondre à la question de Siérine, mais elle pensa sage de laisser Demetrius parler, après tout, elle ne savait pas ce dont il était vraiment sujet...

Demetrius détestait quand Siérine prenait des airs aussi solennels, il commença, certain de ses convictions.

Nous voulons effectuer un échange de géniteur...

Siérine regarda Demetrius intensément et posa ses coudes sur ses genoux, prenant son visage dans ses mains, elle sourit légèrement et dit.

Ta folie n'a vraiment aucune limite, pas vrai ?

Siérine se leva et commença à marcher dans le salon tout en contemplant la tête momifiée sous sa cloche de verre.

Je crains de ne pouvoir vous aider.

Cette fois, Demetrius était bien décidé à ne pas se laisser écraser. Il se leva brutalement.

Dis plutôt que tu ne veux pas. Tu es sans doute la magicienne la plus puissante que la terre ait jamais porté, Siérine. Alors ne viens pas dire que tu ne peux pas nous aider.

Mais que t'imagines tu, Demetrius ? Qu'il suffit de venir me demander ce que tu désires et que je peux l'exaucer d'un claquement de doigt ? Je ne suis pas la fée bleue, navrée.

Tu ne comprends pas. C'est le seul moyen pour Elesie et moi d'être ensemble. Son géniteur a été soi-disant commandité par les olympiens et ils veulent l'unir à elle. Si je deviens son géniteur, le lien entre cet autre vampire et elle sera brisé pour toujours et il ne ressentira plus son aura.

Tu ne te rends pas compte de ce que tu me demandes...C'est non seulement contraire à la magie que je pratique d'habitude mais en plus, c'est contraire aux principes de notre race vampirique...

Les vampires, avoir des principes ? Tu te fiches de moi...

Ce n'est pas mon genre...Il est interdit d'enlever ses enfants à un vampire.

Mais à bas les règlements Siérine...Je ne t'ai jamais rien demandé, si je devais ne prononcer qu'un seul voeu, ce serait celui-ci...Je t'en supplie, aide nous.

Je ne voudrais pas jouer les rabat-joies, mais votre couple est en train de semer la discorde un peu partout, en bas, en haut et ici-même...Mais que Diable faites vous ensemble !!!?

Sur ces mots, Siérine sortit du boudoir et alla s'enfermer dans une pièce, son laboratoire chéri. Demetrius se calma quelque peu et s'appuya sur une table. Siérine n'avait pas totalement tort et il détestait se rendre à l'évidence.

Elesie avait écouté avec semi attention la conversation de Demetrius et Siérine, seulement, dès ors qu'elle demanda ce qu'ils faisaient ensemble, elle revint à ses esprits et se sentit mal.

Mais qui est-elle? Je ne pensais pas qu'en venant ici on preait rendez vous pour une thérapie conjugale... Mais... Pourquoi??

Demetrius retourna s'asseoir aux côtés d'Elesie.

Il ne faut pas en vouloir à Siérine pour son animosité. Depuis que je la connais, elle a toujours été la voix de la raison et elle n'hésite pas à rendre à la réalité quiconque, la sincérité est une de ses principales qualités, que souvent je vois plutôt comme un défaut. Contrairement à moi et Nadesia qui agissons souvent par instinct ou par sentiment, Siérine agit toujours avec discernement et en accord avec une certaine raison. C'est pour cela qu'il est difficile de lui demander de faire une chose pareille. A vrai dire, si Siérine n'avait pas eu le caractère qu'elle a, jamais elle n'aurait pu devenir une telle sorcière et je la respecte pour tout ce qu'elle a accomplit. Il lui faut toujours un temps de réflexion quand elle s'apprête à faire quelque chose qu'habituellement elle n'aurait jamais fait. Mais tu n'as pas à t'inquiéter, je suis à peu près sûr qu'elle va nous aider. Ce ne serait pas la première fois que je la fais déroger à ses principes. Tu aurais vu l'état dans lequel elle s'est mise quand j'ai ramené Nadesia, encore mortelle, chez nous...Et pourtant, elle l'a autant aimé que moi par la suite. Je pourrais trouvé encore bien des exemples. Et la qualité qu'elle a et que moi je n'ai pas, c'est qu'elle est patiente...Je ne sais pas comment elle a fait pour me supporter autant de siècles durant, nous sommes tellement différents. Moi, même si ses sermons m'exaspéraient, je n'ai jamais vraiment eu à la supporter car elle n'a jamais porté atteinte à ce que j'étais ou à ce que je faisais, elle l'a toujours accepté. Alors que moi, je l'ai maintes fois poussée à briser ses règles, je lui ai fait du tort involontairement. Dans le monde de la nuit, il faut croire qu'il y a les bons et les mauvais élèves. Heureusement que Nadesia n'a pas hérité que de moi.

Demetrius avait ponctué cette dernière phrase d'un sourire. Il était vrai que comparée à lui, Siérine faisait figure de sainteté et de sagesse bien qu'il soit très loin d'agir sans réfléchir. Il regarda Elesie tendrement et posa sa main sur la sienne pour la rassurer.

Dans ces moments là Elesie se sentait comme une belle femme décervelée, elle se savait plus que faire et baissa la tête lentement ne regardant plus que leurs mains s'entrelacer, elle était toute chose devant ce froid qui occupait les pièces, aucunes émotions n'arrivaient à percer les murs de cet endroit, elle ne pouvait entendre les ressentis de Siérine, inquiète devant autant de puissance, elle craignait de n'être capable de rien et de devoir obéir à la morale de cette femme, elle avait le visage fermé, on ne discernait rien que ces cheveux qui s'allongeaient vers le bas, devenant plus noir que l'ébène, sa peau se palissait de plus belle, ce blanc qui ornait ses chairs n'était encore connu de personne, la pureté et la continuité de ce teint était le plus envié de tous les vampires. Tout ce qui touchait son corps devenait noir, comme un arbre faisant parcourir ses racines tout le long de son corps, sa robe s'allourdissait, d'un noir inconnu, et le fauteuil sur lequel elle s'était assise en fit de même, peu à peu se fut le sol qui se mit à se recouvrir de ce noir opaque et ténébreux, elle n'attendait que la réponse de Siérine. Un bruit de pas s'agrandissant à mesure de l'approche de la femme envahissait les pièces.

Quand Demetrius vit tout ce noir émaner d'Elesie, il eût légèrement peur mais ce n'était sans doute que passager. Il avait entendu Siérine claquer la porte de son laboratoire et revenir à grands pas vers le salon. Elle fit irruption dans la pièce sans un regard pour son parquet ou son fauteuil devenus noirs et attrapa Elesie par le bras assez rudement. Elle l'entraîna à sa suite et juste avant qu'elle et la déesse disparaissent dans le couloir, elle lança à Demetrius avec un regard qui en disait long.

Toi, tu ne bouges pas d'ici sinon tu es un ange mort.

Demetrius, estomaqué, jugea bon d'obéir et resta assis. Siérine continua d'entraîner Elesie avec elle dans le laboratoire. Une fois à l'intérieur, Siérine verrouilla la porte derrière elle.

Bon, parfait.

Siérine commença à s'activer avec ses cornues et ses alambics sans se soucier d'Elesie, au bout de quelques minutes, elle daigna lui parler.

Est-ce que ton cher déchu t'a expliqué comment un changement de géniteur s'opérait ?

Siérine leva le doigt comme pour faire signe à Elesie de garder le silence.

Non, ne dis rien...Je sais pertinemment qu'il n'a pas été fichu de t'expliquer quoi que ce soit. Vois tu ma douce, pour changer de géniteur, il faut d'abord que ta partie vampirique meurt...Et en d'autres termes que tu meurs par la même occasion...Ce qui implique que l'on te ressuscite après pour que Demetrius te fasse mourir une nouvelle fois en t'offrant la chance de redevenir vampire...Dis simplement, tu devras mourir deux fois.

Siérine avait dit cela d'une voix implacable sans manifester une quelconque compassion ou inquiétude.

Elesie releva son regard vers Siérine

Commentme faire mourir? Je serais toujours une déesse? Je suis...

Elle baissa la tête doucement et se sentit laissée par les évenements, incapable de comprendre, encore une jeune femme qui ne savait quoi dire, elle retourna encore son regard sur elle et fut toutes prises de questions mais n'en fit rien de peur de ne faire changer d'avis Siérine.

...épuisée.

Siérine fit enfin preuve de douceur, elle attrapa Elesie par les épaules et la fit s'asseoir sur un tabouret.

C'est ton côté vampirique que l'on tue, pas ton côté divin...Malgré toutes les connaissances que j'ai, je suis bien incapable de savoir comment tuer une déesse...Je vais simplement empoisonner ton sang en y injectant des particules de magnésium incandescentes...Elles vont agir comme des UV et ton sang va être réduit en cendres dans tes veines, toute trace du virus vampirique va disparaître et tes organes vont cesser de fonctionner. C'est avec le sang de Demetrius que tu renaîtras et c'est justement grâce à ton statut de déesse que ton corps restera tel qu'il est alors que plus une seule goutte de sang n'y sera présente.

Siérine s'assit en face d'Elesie.

Je ne te cache pas que tout le processus est très douloureux...Il faut vraiment que tu sois certaine de ce que tu veux...Elesie Venus Nemesis. Tu ne pourras plus revenir en arrière après.

Bien qu'elle ne le montre pas outre mesure, Siérine éprouvait une certaine affection déjà pour la déesse. Et elle avait vu que Demetrius l'aimait vraiment, comme il avait pu aimer Nadesia avant. Elle se contenta d'attendre la réponse de la déesse, les mains jointes sur ses genoux, ses longs cheveux bordeaux retombant sur ses épaules.

Bien alors faites le...

La douleur? Celle de n'être pas à Demetrius était la plus grande, de se dire que son géniteur empêchait leur union et que tous les olympiens seraient fou de rage ne faisait plus douter Elesie, Elle attendait leur rapprochement depuis si longtemps que mourir pour la premiere fois ne lui faisait pas le moindre effroi, quand viens même si elle mourait vraiment, que Demetrius ne saurait pas la ramener à la vie, la Déesse ne s'en voudrait nullement, son coeur lui guidait de le faire et son esprit aussi, jamais une association parfaite n'eut était possible, autant dire qu'il n'était pas temps de faire machine arrière. Elesie regarda siérine doucement, le noir qu'elle avait semé sur son passage commencait à s'effacer à mesure qu'elle sentait Siérine plus douce, elle posa sa main sur celle de Siérine et ajouta doucement accompagné d'une larme de sang,

Merci...

Siérine sourit légèrement et caressa la tête d'Elesie.

Allez ma belle, pas de larmes.

Siérine prit une couverture de velours noire qu'elle tendit à Elesie.

C'est tout un rituel, et je ne l'ai jamais fait...

Elle lui mit aussi dans les bras un athamé, des bougies noires et blanches. Elle prit une fiole contenant de minuscules particules argentées ainsi qu'une petite fiole d'eau et une seringue archaïque. Elles sortirent du laboratoire et Siérine referma. Quand elles retournèrent dans le salon les bras chargés, Demetrius se leva, le sourire aux lèvres. Siérine avait accepté, il faudrait vraiment qu'il trouve quelque chose pour la remercier...Il ne savait pas quoi mais elle le méritait amplement. Siérine lui lança un regard noir en lui faisant un discret clin d'oeil, Demetrius sourit et murmura un sincère merci à Siérine quand elle passa à côté de lui. Siérine avait dit à Elesie de poser les ustensiles par terre, elle commença à préparer le terrain. Demetrius attira Elesie contre lui et l'enlaça comme jamais. Même s'il savait qu'elle n'allait pas vraiment mourir, cela le glaçait de penser que la vie allait quitter pour quelques instants ses lèvres.

Elesie écoutait les recommandations de Siérine, alla jusqu'au salon et vit Demetrius la prendre dans ses bras, elle l'embrassa comme si ce fut leur dernier baiser, s'arrêta brusquement retournant au côté de Demetrius. Elle parla à Demetrius mais seul lui pouvait l'entendre. "je ne t'oublierais jamais..." Elesie ne savait pas trop ce qui allait l'attendre derrière la barrière de la vie, elle avait plutôt peur de se lancer, de ne pas arriver à remonter le chemin en arrière, elle referma son esprit, bloquant l'accés à Demetrius, elle ne voulais pas entendre sa réponse, elle souriait doucement...

Et maintenant?

Siérine avait étendu la couverture noire par terre et disposé les bougies en cercle autour.

Maintenant, il faut que tu te déshabilles complètement...Tu t'allonges ici et nous pourrons commencer.

Demetrius aida Elesie a retiré sa robe et elle alla s'allonger au milieu du cercle de bougies. Demetrius alla aux côtés de Siérine. Celle-ci nettoyait l'aiguille de la grosse seringue.

Je vais t'expliquer comment je vais procéder. D'abord, je vais simplement te prélever du sang car pour que Demetrius soit ton géniteur, il faut qu'il boive préalablement ton sang avant de te donner le sien...et comme après t'avoir injecté le magnésium, il n'y aura plus de sang en toi, je le fais avant.

Sur ces mots, Siérine piqua le bras d'Elesie et aspira quelques centilitres de sang qu'elle recueilli dans un verre à côté. Elle mélangea ensuite les particules de magnésium à l'eau et mis la fiole quelques secondes au-dessus d'une flamme de bougie, l'intérieur de la fiole sembla s'enflammer . Siérine versa le contenu incandescent dans la seringue et inspira.

Bonne chance Elesie.

Siérine piqua la déesse et injecta doucement les particules brûlantes. Celles-ci devaient déjà commencer à brûler les veines d'Elesie, on voyait presque une traînée lumineuse souligner ses veines sous sa peau. Siérine claque du doigt et toutes les bougies du cercle s'allumèrent, elle continuait d'injecter les particules à Elesie, fermant parfois les yeux tellement il était difficile de faire un tel geste. Demetrius, lui, était comme paralysé, les larmes lui montaient aux yeux mais ne voulaient pas couler. Il souffrait presque autant que la déesse.

Elesie pleurait d'une pluie noire, la douleur était insupportable, elle serrait des dents, à mesure que ses yeux se fermaient, un cris s'échappa de ses lèvres, jamais elle n'aurait pensé mourir ainsi, elle essaya de remonter sa main à sa bouche pour se faire taire mais sa main ne faisait plus rien, son corps mourrait, une couleur macabre bleutée commenca à envahir Elesie, et elle ne cessait de se retenir de crier, les larmes se furent de plus en plus nombreuses jusqu'à ce que plus une goutte ne veuille s'écouler, elle devenait épuisé malgré toute la douleur, elle essayait d'ouvrir les lèvres pour dire un dernier mot, mais rien ne sortit, Elesie est morte, le corps inanimé, le sang séché, elle s'apprête à rejoindre les au-delà....
Une lumière blanche, un calme... une fin à sa souffrance, Elesie marche jusqu'à s'approcher de plus près de l'ombre qui s'avancait elle aussi vers elle, une ombre noire, elle n'en avait pas peur...

La seringue était vide...Tout comme Elesie était vide de toute vie à présent. Demetrius sanglotait en silence, c'était insupportable. Siérine prit son athamé et coupa légèrement le ventre d'Elesie. Aucune goutte de sang ne sortit de la plaie...C'était le moment. Siérine intima à Demetrius de boire le sang qui était dans la coupe. Il se dépêcha de le faire. Siérine mit la main sur le front d'Elesie et ferma les yeux.

Que de l'ombre elle s'échappe...Eléments je vous implore, entendez cette prière, sauvez son âme. Ainsi soit-il.

Toutes les bougies s'éteignirent. Siérine regarda Demetrius.

A présent, c'est à toi de jouer.

Demetrius s'empressa de prendre Elesie dans ses bras, il prit l'athamé de Siérine et se coupa largement le poignet. Il ouvrit la bouche d'Elesie et y laissa couler son sang par immenses filets.

Elesie est proch de l'homme noir maintenant, mais celui ci lui lance un regard froid. Elle prend peur et se met à reculer doucement...

Elle se sentit comme aspirée prise par quelque chose de puissant, elle revint dans son corps dans une douleur immense, se yeux ne pouvait s'ouvrir, elle n'avait pour seul sentiment la douleur, comme un fil coupé que l'on suture violemment. Elle pu enfin pousser un son, un cri affreux ne montrant que sa souffrance, elle se sentait coupé de toute part, brûlée, vide pleine, un torant de sensation des moins agréables lui venait...

Demetrius continuait de déverser son sang dans la bouche d'Elesie. Il se mordit la langue et embrassa la déesse. Il allait lui donner tout le sang qu'il était possible de donner. Elesie revenait progressivement à la vie. Ses organes se remettaient à fonctionner, ses ongles poussaient, sa peau devenait de plus en plus pâle, ses canines se développaient...Elle se métamorphosait de nouveau en vampire. Demetrius ne s'arrêtait pas. Il caressait doucement la tête de déesse pour la rassurer. Il se disait combien cela devait devait être douloureux. L'incube mit sa main sur la poitrine d'Elesie, il sentit un battement, très faible mais il était là...Son coeur battait à nouveau.

Elesie arrivait à oucrir les yeux sentant Demetrius auprès d'elle, elle criait comme pendant un étranglement, elle n'était pas assez forte pour arriver à subir tout ca, elle regardait Demetrius, ses dents poussaient, comme la première fois, la douleur n'était même pas présente tellement son corps souffrait, Elesie ramena sa main à celle de Demetrius et serra de toutes ses forces, elle était au bord de mordre, comme un vampire assoiffé.

Demetrius releva la tête d'Elesie et posa sa bouche contre son cou. Il caressait doucement ses cheveux, voulant de toutes ses forces que sa douleur s'estompe. Il espérait qu'elle ait la force de le mordre, la transformation serait alors plus rapide et sans doute moins douloureuse pour elle.

Elesie prise par son instinct de renouveau essaya de le mordre maisles dents n'osaient se planter, elle retenta, assoiffée, consummée, mais rein ne se fit, des larmes de sang coulaient, la douleur ne partait pas, si seulement elle n'avait jamais eu de géniteur rien de cela ne se serait passé. Elle ressaya plus brutalement mais rien ne marchait pour l'instant, elle reposa sa tête, ses yeux se fermerent, elle serra les dents la bouche fermée, mais elle se transperca les lèvres, elle avait la force de retenir ses cris, elle comprenait doucement ce qu'il se passait et décida de ne pas montrer plus du mal qui la rongeait.

Demetrius se remordit la langue pour augmenter l'afflux de sang, Elesie était trop faible ou souffrait trop pour pouvoir boire elle-même. Voyant cela, Siérine prit la seringue qu'elle nettoya rapidement et elle se piqua le bras. Elle se retira du sang et l'injecta dans la cuisse d'Elesie, elle continua l'opération. Demetrius retira ses lèvres un instant et la regarda faire...Elesie allait donc avoir deux géniteurs...elle aussi.

Je n'ai pas le choix, son corps a besoin de plus de sang vampirique que ce que ton seul corps peut offrir.

Demetrius lui fit un signe de tête en lui souriant et recommença à déverser son sang dans la bouche d'Elesie, il tenait toujours sa tête contre son cou au cas où elle se sentirait la force de mordre.

Elesie sentait la seringue s'enfoncer en elle, rien de plus désagréable que cette aiguille, elle en avait assez de sentir la seringue se planter en elle et mordit violemment Demetrius. Nue, accrochée au cou de Demetrius buvant le sang de Demetrius à longue gorgée, elle s'arrêta, fatiguée.

Je t'aime tellement...

Demetrius sourit en versant quelques larmes quand Elesie lui parla...Il était tellement heureux. Siérine avait arrêté de jouer avec la seringue, elle était allé chercher une décoction et l'avait étaler sur un bout de tissu qu'elle avait replié. Elle demanda à Demetrius de se relever et plaça le mouchoir sur les narines d'Elesie.

Respire ma belle, cela va calmer la douleur, c'est presque terminé...

Les yeux de la déesse se fermèrent doucement, la décoction faisait l'effet d'un gaz soporifique. Siérine demanda à Demetrius de la prendre dans ses bras et de l'emmener dans sa chambre. Une fois dans la dite pièce, Siérine retira la couverture et mis une douce toile de velours sur le matelas. Demetrius coucha délicatement Elesie. Siérine replaça une légère couverture de velours sur Elesie, qui ne lui couvrait que des seins à la mi-cuisse. La magicienne apporta ensuite un instrument bizarre un tube souple qui se terminait par deux extrémités en aiguille d'un côté et par une seule de l'autre. Siérine piqua Elesie avec celle-ci et piqua son poignet et celui de Demetrius avec les deux autres. Elle tourna une petite valve et le sang des deux vampires alla alimenter le corps d'Elesie.

Pour terminer sa métamorphose sans heurts...

Demetrius commençait à avoir de légers vertiges. Au bout de quelques minutes, Siérine retira l'aiguille du poignet de l'incube, elle alimenta Elesie encore deux minutes avant de retirer toutes les aiguilles. Elle présenta son poignet à Demetrius.

Bois, tu en as besoin.

Demetrius s'exécuta. Il prit quelques centilitres à Siérine et une fois que la sensation de vertige l'eût quitté, il s'arrêta. Siérine avait repris le mouchoir et le repassa sur les narines d'Elesie.

Bien, il faut la laisser se reposer maintenant.

Je reste.

Bien.

Siérine quitta la chambre. Demetrius prit la main d'Elesie et l'embrassa, la gardant contre son visage. Il avait mis une main sur son front et le câlinait doucement.

Elesie sentit un contact chaleureux dont elle aimait la saveur, Demetrius avait posé sa main sur son front, cependant, elle ne désirait pas ouvrir encore les yeux de peur de briser cet instant de paix et de silence. Elle se sentait étrange, son coeur se dévouait encore plus pour lui, il ni avait pas que l'amour qu'elle lui portait auparavant, une sensation étrange mais tellement délicieuse... La déesse ouvrit lentement les yeux de peur que la lumière du jour ne l'aveugle, elle n'avez plus la notion du temps, elle ne savait pas à quel moment de la journée ils étaient avant que tout se passe, elle en avait d'ailleurs oublié quelque peu la douleur, cependant elle se sentait étrange, elle se sentait libre, elle ne présentait plus la présence de son ancien géniteur, elle était pour dire, moins surveillé....
Elle ne bougea pas, seul ses yeux ouverts et ses lèvres mouvantes s'offraient pour permettre à Elesie de parler et voir son doux amant.

Demetrius... sa voix était encore faible, une touche de sensualité était présente, mais ce n'était pas des intentions d'Elesie, elle n'était pas remise et ne le serrait surement pas encore....
Tu es bien mon géniteur maintenant? Plus aucun autre géniteur ne viendra essayer de prendre le dessus sur moi?

Demetrius sourit tendrement à Elesie.

Oui ma chérie, je suis ton géniteur et Siérine l'est aussi un peu, elle a bien aidé...Mais tu es libre, ton ancien géniteur ne peut plus t'importuner, le lien qui vous unissait est brisé à jamais.

Demetrius approcha ses lèvres de celles de la déesse et les embrassa tendrement.

Il n'y a plus que toi et moi désormais...mon tendre amour...

L'incube rapprocha son siège du lit et tout en regardant Elesie avec ses yeux de glaces, il continua de caresser son doux visage.

Repose toi ma chérie...Je vais rester ici jusqu'à ce que tu te sentes mieux, nous avons tout notre temps...

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