Étrange phénomène [terminé]

Tarja se réveilla. Des douleurs et une désagréable humidité parcouraient tout le long de ses jambes, de son dos, de ses bras, de ses fesses et de sa nuque. Ses yeux s'ouvrirent lentement et difficilement. L'endroit où elle se situait ne lui évoquait rien de ce qu'elle avait connu auparavant. Tout n'était que obscurité trouée par de faible faisceaux de lumière blanche et blafarde. Il lui fallu peu de temps pour remarquer qu'elle se trouvait dans une petite fosse rectangulaire en pierre. Elle se leva malgré la fatigue, la peur et ses crampes douloureuses. Ses yeux parcoururent d'un trait l'endroit : des couloirs ornés et structurés par des colonnes à l'apparence dure et froide, des tombes où était superposés de statues dont leur statisme était lugubre en ces ténèbres car ils évoquaient des corps sans vie. De partout, émanait une odeur immonde de charogne et de mort. Elle se sortit de sa fosse et vit qu'il s'agissait d'un cercueil en pierre. Des questions angoissantes ou même paniquantes se fracassèrent dans sa tête : où était-elle ? Comment sortira-t-elle d'ici ? Comment est-elle arrivé ici ? Depuis combien de temps elle dormait dans cette tombe ? Elle n'en savait rien ! Son corps n'avait pas l'air d'avoir trop souffert car sa peau était toujours lisse et belle. Avec un grand étonnement, elle découvrit ses armes qui se situaient à coté de la fosse où elle avait dormi. D'autres questions s'entrechoquèrent avec violence dans son cerveau : est-ce quelqu'un qui l'a amenée ici ? Si oui, est-ce quelqu'un lui veut du mal ou du bien ? Pour savoir tout cela, il faut avoir la bravoure de parcourir ces corridors effroyables. Elle prit ses armes et son courage pour partir à l'aventure. Les seules et faibles sources de lumière lui permit de voir toutes sortes d'horreurs et de tortures : une femme enchaînée dont le vagin a été déchiqueté cruellement et sauvagement au couteau tout comme son ventre, un cadavre d'homme accroché au plafond par les pieds par de grosses chaînes grinçantes dont les dents on été arrachées, des enfants à la peau mutilée... Tous étaient morts... Elle ne laissa aucune compassion pour ces pauvres gens car l'envie de quitter les Catacombes dominait son esprit. Cela n'empêcha pas l'arrivée d'autres questions encore : qui a fait ça ? Serait-elle la prochaine a souffrir et a mourir ? Était-ce elle qui avait commis de telles atrocités. Une chose était sûre : elle devait continuer de marcher à travers les monuments funéraires pour trouver les réponses.

Athori observait depuis plusieurs heures la femme endormie, se demandant si il allait ou non la dévorer. Après un court instant de réflexion, il décida que non: les énormes créatures corrompues des Abimes, les sectateurs de la Mort et autres sorciers et acolytes lui fournissait déjà une manne conséquente; de plus la jeune femme au teint pale le troublait... Un trouble délicieux, oublié depuis près de quarante ans... Perché sur une poutre de basalte saillant du plafond, dissimulé par ses pouvoirs, il était d'une furtivité absolue. La voyant s'éveiller enfin pour se lever et sortir de son tombeau, il se tira de sa contemplation pour commencer a la suivre, par les hauts bien sur.
Alors qu'elle passait devant les portes largement ouvertes sur les lieux de torture d'un culte de Griitsch minable et étonnamment avancé en termes d'ignorance et d'amateurisme, il décida de faire connaitre sa présence.
"Tu n'as rien à craindre, petite."

Sans aucun son, même pas le sifflement d'un mouvement dans l'air, sans que rien ne bouge et sans que rien ne se sente, même pas ne fus-ce qu'une faible impression de présence dans les parages, un ogre imposant à la forme étrangement humaine se mit en travers du chemin de Tarja. Elle ne s'attendait à rien tellement elle était préoccupée par ses questions troublantes. Et voilà qu'en arrivèrent d'autres à la vue du monstre : comment un ogre, créature fort grande en taille et en musculature, a-t-il pu être présent sans qu'elle ne le remarque ? Ou alors, ses facultés s'étaient-elles affaiblies ? Ou peut-être que ce monstre pratique la magie ? Encore une fois, s'agit-il d'un ennemi ou d'un allié ? Tant de questions lui faisait tourner la tête. Comme pour mettre un soulagement à ses questions, le mi-ogre mi-humain à l'apparence monstrueuse dit d'une voix peu commune pour un ogre une phrase encore moins commune pour cette race, si pas absurde :

- "Tu n'as rien à craindre, petite."

C'était une voix étrangement sensible pour une espèce de la sorte, quelque chose d'humain était présent en l'ogre, tout comme dans son apparence. En temps normal, la jeune guerrière aurait dégainé son épée et aurait foncé vers la créature en poussant un grand cri pour se donner du courage dans le but de terrasser l'inconnu. Mais elle fut sensibilisée par les paroles de ce dernier. Ce serait inhumain de laisser les apparences décider qui sont ceux à combattre juste parce qu'il sont effrayants par leur carrure et leurs griffes impressionnantes. De toute façon, elle voulait à tout prix quitter les Catacombes et retrouver le ciel et la fraicheur de l'extérieur afin de rafraîchir son esprit face à les tourments qui le violente. Elle leva son bras et montra sa paume en guise de paix mais regarda le monstre d'un air méfiant.

Un sourire révéla les sombres crocs d'Athori alors que la jeune femme levait la main en signe de paix. "Tu n'as rien a craindre, puisque tous ceux ici qui t'auraient massacrée avec plaisir sont dans mon ventre... Donc, je suis rassasié." Il rit, puis se détourna. "Suis-moi si tu veux rejoindre la surface." Et il commença a avancer, sans un regard pour elle.

Après avoir prononcé sa dernière phrase, l'ogre avança à travers les couloirs longs et sombres tel l'éternité sans plus avoir l'air de se soucier de Tarja, comme si ce qu'il faisait était tout ce qu'il y a de plus naturel ou même comme si il était en train d'exécuter un ordre qu'on lui avait demandé d'accomplir. La jeune fille resta immobile en regardant le monstre s'éloigner sans comprendre ce qui se passe réellement. Alors qu'il continuait sa marche entre les monuments funéraires, elle poussa un cri chargé de retenir le mi-ogre mi-humain qui réussit. Il s'arrêta sans se retourner, ni même son regard, et la guerrière lui posa de nombreuses questions tirées parmi toutes celles qui lui faisait tourner la tête :

- "Je suis sûr que cela se voit dans ma façon de marcher et dans mon regard : je suis totalement perdue, je ne comprends rien de ce qui se passe car je suis en train de me baigner dans un océan de lave en fusion empli de questions. Premièrement, je ne sais même pas comment suis-je arrivée en ce lieu, ni même depuis combien de temps j'étais en train de dormir dans le cercueil en pierre dans lequel j'étais couchée avant. Ensuite, j'aimerais savoir qui sont ceux qui ont atrocement torturé les personnes ont j'ai retrouvés leurs corps affreusement mutilés dans cet endroit et aussi ce qu'il les ont poussés à faire de tels actes. Pour finir, je voudrais savoir qui vous êtes ainsi que qui sont les personnes dont vous m'aviez parlé avant de commencer votre marche. Par pitié, qu'est-ce que je voudrais savoir tout cela et les réponses à bien d'autres questions qui me trottent dans l'esprit !"

Athori se retourna lentement, et regarda la Guerrière d'Athéna sans malveillance. "Je suis Athori, l'Ogre de ces lieux. Et probablement une des bêtes les plus dangereuses et les plus foncièrement mauvaises que tu rencontreras dans les environs, c'est un fait. Ici, ce sont les catacombes de Murmures Sombres, et a moins d'un mille dans cette direction," dit-il en étendant le bras vers le couloir très haut de plafond qui partait sur leur droite, "on trouve ma demeure, ou ma bauge si tu préfères. De ce coté," reprit-il en désignant cette fois la gauche et un couloir beaucoup plus petit et bourbeux qui s'enfonçait plus profondément encore sous la surface et la ville "les égouts, la deuxième province de mon royaume." Il rit, d'un rire sans joie ni éclat. "Un roi indigent dans pour un pays de crasse et de mort."
Il s'approcha d'elle, jusqu'à presque la toucher. "Quant aux amateurs obscurcis qui se préparaient a œuvrer sur ton joli corps comme sur ceux que tu as vu... Je les ai tués et dévorés, comme le crapaud tue et dévore les mouches." Disant cela il regardait son interlocutrice avec intensité et quelque chose de passivement menaçant.
Il approcha sa bouche de l'oreille de Tarja et souffla "Tu es en bonne compagnie." Suivit un rire véritablement amusé.

La sensibilité qui hébergeait en l'ogre se découvrait et de plus en plus furieusement et sulfureusement. Les intentions du monstre avaient d'être bel et bien d 'avoir des rapports sexuels avec l'humaine. C'était, du moins, l'impression angoissante de celle-ci. Son calme et sa sympathie devenait progressivement à la fois plus grande mais aussi plus inquiétante. En gardant le plus de calme possible, elle répondit à son interlocuteur d'une voix, sèche, affirmée et énervée :

- "Dites-moi, vous n'étiez pas une autre espèce qu'un ogre, auparavant pour ressentir de tels sentiments ?"

L'ogre de ces lieux ouvra grand ses yeux montrant une expression d'étonnement et de dégoût. Face à son regard, Tarja continua à se jeter dans la gueule du loup en continuant à prononcer des phrases provocatrices :

- "D'après mon intuition qui s'est développée au fur et à mesure de mon expérience de combat, j'en dédie que je ne saurais jamais vaincre un adversaire d'une telle force que vous. Cependant, la mort en vaut bien la peine face à ce que je crois être ce que sont vos intentions qui ne m'arrangent en aucun point. Sachez que je me battrais, même dans le désespoir, ne fus-ce pour mon honneur et mon amour-propre."

Venait-elle de signer son contrat de mort ?

Faussement blessé, l'Ogre recula d'un pas, son étrange sourire disparu. "Allons, je préfèrerais te tuer que consommer un tel acte." Il se rapprocha. "Et, vues ta nature et ta conduite, et d'après mon expérience des gens, pour reprendre tes mots sur un autre mode, je ne saurais te séduire... Je n'aspire donc qu'a te conduire saine et sauve a la surface, quoi que tu penses. C'est toi qui évoque cette... possibilité. Serais-tu en fait intéressée?" Il éclata de rire en se retournant a nouveau, et se dirigea vers la droite.
"Tu ferais mieux d'être prudente dans tes déclarations, tu aurais pu me fâcher." Il regarda en arrière. "Et tu te trompes sur ta propre force... Ce lieu et ton état te désavantagent a un point tel que tu ferais mieux de te suicider directement pour protéger ta vertu dans le cas où je lui en voudrais..."
Il se détourna et continua à marcher, sans se presser, vers le puits de sortie praticable le plus proche.
"Pour répondre à ta question, oui, j'ai été humain, il y a quelques temps déjà, trop pour que je me souvienne de cette époque avec précision." L' amertume d'Athori éclatait dans ces derniers mots.

C'était avec un calme absolu que l'Ogre de ces Lieux répondit à toutes les paroles, les questions et les peurs de Tarja et qu'il a avoué qu'il était autrefois un humain, sans aucune bestialité. Elle n'avait rien dit sur ce qu'elle pensait des intentions du monstre et pourtant celui-ci avait réussi à deviner ses pensées, tout ce qu'il disait n'était que pure vérité. Les apparences trompent, la bête se révèle remplie de sagesse. Et la belle le suivait là où il allait, vers un faisceau de lumière déchirant la pénombre, sans plus s'inquiéter de ce qu'il pourrait se passer en ces lieux. À vrai dire, elle n'avait plus du tout envie que son esprit se fasse ronger de plus belle par ses émotions et ses questionnement qui l'envahissait déjà beaucoup trop.

Ils cheminaient depuis plusieurs heures deja a travers le complexe réseau de galeries, de halls et de cryptes quand soudain des murmures s'élevèrent des murs. "Vermine..." souffla Athori, une fraction de seconde avant qu'une créature informe, sorte d'enchevêtrement de membres osseux et barbelés de pointes d'os grisâtre, au centre duquel se trouvait une bouche garnie de dents d'acier acérées, ne jaillisse d'une petite galerie pour se jeter sur lui avec la vitesse et la force d'un taureau en charge. Les pointes s'enfoncèrent dans le bras et le flanc, la bouche préleva un morceau de chair dans l'épaule de l'Ogre... et la chose s'empoisonna instantanément. La stupide bestiole tenta de sauter de son perchoir, mais une poigne de fer s'était déjà refermée sur son "noyau" et porta le tout a une autre bouche garnie de dents... Quelques craquements et gargouillis infâmes plus tard, il ne restait plus de trace du
"-Voltangue. Une belle saloperie, mais d'habitude elle se déplace en meute... sauf quand elle est utilisé comme bête d'attaque."
"-Exactement. Pas trop mal raisonné pour une stupide brute dans ton genre." La voix, grinçante et teintée de mépris, venait des hauteurs. Athori disparut dans le néant des qu'il l'entendit.
Des hommes sortirent alors de l'ombre tout autour de Tarja, des tueurs couturés de cicatrices, certains croisés avec des démons visiblement, mais chacun portait sur son front le même insigne noir et luisant dans la lumière diffuse répandue par les torches à flamme bleue qui s'étaient soudainement allumées dans les hauteurs. Il serraient dans leurs poings des bolas, des pinces a chiourme, des chaines et d'autres armes plus léthales, telles que des haches, massues, poignards. Athori n'était visible nulle part.
"Le lâche a fui! Parfait, saisissez-vous de la femme." dit la voix, et ses laquais s'avancèrent.

L'ogre qui s'était toujours montré d'un courage et d'une force impériales s'enfuit en se dissimulant à travers le néant de l'obscurité dans l'un des nombreux couloirs du dédale à l'entente de la voix du brigand laissant Tarja face à une armée de brigands aux visages déformés par la violence de leur passé et munis d'armes plus impressionnantes les unes que les autres. Des flammes bleues s'étaient allumées d'un coup permettant une vision plus nette du lieu qui ne faisait que confirmer son hideur et sa saleté. Peut-être que l'Ogre de ces Lieux a déguerpi à cause des provocations de la guerrière, mais le temps n'était en aucun cas réservé aux pardons mais aux combats qui allaient sûrement s'avérer sanglants et torrides. Un des hommes sauta du haut de la mince corniche où il était agrippé avec une dextérité habile pour sauter sur la jeune fille. Celle-ci répondit à l'assaut d'un coup de coude sur le visage de l'attaquant qui s'était accroché à son dos mais qui perdit l'équilibre en se renversant par-terre avec la bouche maculée de sang. En voyant et acceptant la défaite de leur compagnon, les autres assaillants encore agrippé en haut de la salle sautèrent tous un par un, tous prouvant de grands talents d'acrobates. Dans sa tête, la blonde jura que ces catacombes accueillera également leurs cadavres et uniquement si ils sont déchiquetés jusqu'à la moelle. Rapidement, elle donna de brutaux coups de pieds dans la tête de l'homme renversé jusqu'à ce que gicle l'hémoglobine et explosent les dents qui, après un dernier soupir, s'avérait mort. Elle n'eut aucune difficulté à trancher la gorge faisant jaillir le contenu des artères d'un autre qui essayait bien tant que mal de crier face à la douleur. Elle reçu une douleur grande et brutale dans le dos qui la fit hurler sèchement, un des tueurs la toucha avec sa chaine. Le sang dégoulinait le long du dos et la souffrance l'affaiblit, mais elle garda la tête haute et transperça le cœur de l'un d'eux, ornant son épée de sang rouge clair lorsque celle-ci fut retirée du corps qui s'écroula sur le sol provocant un fracas sans vie. Elle était en mauvais état à cause de ses blessures, si seulement Athori ou n'importe qui d'autre de brave pouvait l'aider face à une telle situation !

(S'il te plait, Athori, envoies-moi un message privé m'indiquant si tu as l'intention de ré-intervenir ou pas dans le topic. C'est pour savoir si je dois finaliser l'histoire seul. Merci quand même d'avoir rajouté de l'action dans le récit... )

Dante marchait dans les catacombes. C’était ici qu'il avait rencontré son pote l'ogre qui est en quelque sorte le maître de ces lieux lugubres. Il rigola discrètement en repensant à leur bagarre « amicale ». Il prit le briquet dans sa main et commença à allumer une cigarette. Un étrange bruit venant du fond de ces catacombes le surpris. Il courut vers le vacarme qui semblait être un combat. Dante vit soudain une femme qui semblait en mauvaise posture se battre contre des hommes. Un coup de feu retentis, c’était Dante qui avait sortis son arme à feu, un homme s'écroula une balle dans la tête laissant entrevoir un bout de sa cervelle. Dante regarda les hommes en disant avec sa cigarette dans la bouche:
Ce n'est pas bien de s'attaquer à une femme, mes mignons.Un homme hurla:
Faite taire cette chienne de Satan.Dante jeta sa cigarette. Un homme se jeta sur lui, une hache à la main. Dante attendit que l'homme fut plus proche de lui, il attrapa la hache des mains de l'homme et la lui planta dans le ventre, le sang gicla et les boyaux sortait du ventre tranché. Du sang gicla sur la figure de Dante ce qui le fit rigoler. Sans si attendre un homme planta un couteau dans la jambe de Dante ce qui le fit hurlé. Dante fou de rage attrapa la tête de l'homme et la brisa contre le sol. Un autre homme l'attrapa par le bras et Dante lui mit un coup de pied dans le ventre et l'homme fut propulsé contre le mur et Dante lui trancha la tête avec son épée. Il resta encore deux hommes. Dante s'approcha de la femme en souriant,il remarqua qu'elle était blessé. Il enleva le couteau qui était dans sa jambe et demanda à la jeune femme:
Vous allez bien, ma chère?Les hommes s'approchèrent un étrange sourire au lèvre...
(j'emplois:il,car dante était un homme avant de devenir une femme juste pour préciser)

Une voix retentit des hauteurs, la voix profonde d'Athori: "Dante, tu ne m'amuses pas: je voulais en apprendre plus sur cette femme et..." Un silence. L'un des hommes poussa un hurlement de douleur, puis un autre s'effondra en gargouillant, le sang de sa vie giclant à gros bouillant sur les pierres de la corniche par la plaie béante qui s'ouvrait dans son dos. Trois autres avaient déjà disparu dans le néant, comme broyés et avalés par une chose invisible d'une puissance démoniaque.
"Le fumier contre-attaque! Abattez-le, mes chiens, et nous nous repaîtrons ensemble de sa chaire pleine de pouvoaaaaargh..." L'agaçante voix venue du balcon venait de se taire, alors que les jambes du démoniste prédicateur disparaissait dans la gueule, ouverte en une amplitude et un angle impossibles, de l'Ogre des Ténèbres, enfin réapparu à la vue des autres créatures qui encombraient ce petit coin de son royaume. Il avait rejeté son grand manteau, laissant voir les énormes muscles, scarifiés avec art et balafrés à l'arme lourde de son torse nu et de ses bras simiesques. Puis, l'autre partie du faux prophète fut aspirée dans l'abîme garni de dents comme des faux d'un noir absolu, mettant fin à ses gémissements terrifiés et ses râles d'agonie. La tête d'Athori retrouva des proportions plus normales, et il sauta à bas de son perchoir, histoire de converser avec les deux, eh oui! les deux femmes.
"Pénétrer sur mon territoire était une erreur, m'attaquer une faute appelant le châtiment. Et puis, j'avais une petite faim."
Il éclata d'un rire tonitruant, adressé à Dante, alors qu'il lui tapotait l'épaule, manqua envoyer la jeune femme à terre. "Tu as franchi la barrière, Garou? Pas de la manière que je m'imaginais, c'est sûr! Enfin, peu importe, nous ne sommes pas très loin de chez moi. D'après ce que j'ai vu, vous devriez toutes deux être capables de me suivre, malgré vos blessures. Allez!" D'un bond, il rejoignit le petit balcon où s'était tenu le meneur et récupéra son manteau, puis prit le chemin des hauteurs et atteint rapidement sa tanière, située à quelques centaines de mètres de là.

De toutes les Catacombes, la tanière de l'ogre était certainement l'endroit le plus puant et le plus sale. Les moisissures et les toiles d'araignée sur les murs n'étaient rien face aux tas de boyaux et d'os qui demeuraient les restes des repas de l'Ogre des ces Lieux. Tarja enfonça ses doigts dans sa blessure pour se faire une idée de sa profondeur et de sa gravité, elle n'était pas encore trop importante mais malgré cette constatation rassurante, elle ne savait pas si elle aurait réussi à mener le combat jusqu'à terme sans succomber dans les limbes de la mort sans l'aide de Dante, la femme aux allures étonnamment masculines, et du monstre. La dame en question tenait dans sa bouche un étrange cylindre semblant être recouvert de papier et être embrasé à son extrémité. Au fur et à mesure qu'elle aspirait l'autre extrémité, les braises s'illuminaient en désintégrant lentement l'étrange bâton. Elle baissa la tête malgré la réjouissance qu'aurait put provoquer l'aide qu'on lui a donné lors du combat et l'accueil dans le refuge, car elle avait perdu une part d'honneur et d'amour-propre. Elle releva le visage pour s'adresser à l'ogre :

- "Que veut-tu de ma part ? Pourquoi donc m'a-tu laissé la vie sauve alors que tu était affamé, comme tu l'avait précisé ? Je suis heureuse d'une telle aide que toi et Dante mais j'aimerais en connaitre la raison parce que nous ne nous sommes jamais ne fus-ce que s'entr'apercevoir avant que mon corps arrive mystérieusement en ces catacombes. Je sais, je ne cesse de me poser des questions parfois même inutiles, comme beaucoup le dise, même si je trouve que n'importe laquelle est toujours utile. Pour finir, j'aimerais connaitre ton nom pour que je cesse de t'appeler dans ma tête 'l'Ogre", ce qui te résume à une simple créature."

Dante entra dans la tanière de l'ogre. Il regarda Athori , un peu agacé mais ne laissa rien entrevoir. Il s'assit sur une chaise, déposa ses armes sur une table et regarda sa blessure, la plaie était profonde mais il s'en fichait royalement. Soudain son agacement envers l'ogre se transforma en colère puis en rage.
Il se leva et se dirigea vers Athori en hurlant:
Pourquoi ne m'a tu pas broyé la cervelle comme ces êtres humains? Si je n’étais pas intervenu cette charmante dame serait morte ou bien gravement blessé. Tu voulais voir sa force, sa manière de ce battre ou voir son jolie corps en mouvement? Je ne sous estime pas sa force mais toi est tu réellement fort, Athori? Tu es rongé par la souffrance, la colère...tu a plutôt faim de violence, de sang...et tous cela en fait ta faiblesse. Ton cœur est transpercé par des lames de rasoirs, tout comme le mien...Frappe-moi si tu veux, je m'en fiche.
Il regarda Athori attendant sa réponse.

Athori avait écouté, imperturbable, ses invitées lui énoncer leurs griefs et questionnements. Enfin, il se leva du bloc de pierre qui lui tenait lieu de siège, au fond de la grotte, parcourut les trente mètres de la longueur de la grotte et alla fermer la "porte": une immense grille d'airain lourde de quarante quintaux, qu'il mit en place devant l'entrée aussi facilement que si elle n'avait pesé que son volume de bois. Puis il se retourna vers les deux femmes et sa longue figure blanche se para d'un sourire amusé. Sourire qui, lentement, disparut, au profit d'une expression faussement neutre, au mépris glacial. Il disparut soudain à la vue de l'humaine, devenant une ombre confuse, à peine visible des yeux de la lycanthrope.
"Méfie-toi de ta langue, en ma présence. Je pourrais te trouver un autre usage que la simple conversation." Une griffe caressa délicatement la joue de Tarja. "Le nom est Athori. Il signifie "Ombre qui dévore". Et le tien? Quel est-il?" La voix de l'Ogre s'était faite sourde et caressante. Puis sa présence oppressante derrière l'épaule de la guerrière disparut.
"Mais j'oublie mon autre invitée! Allons, ma belle louve, à la condition si changeante!" Il rit, véritablement hilare. Il était réapparu, à moins d'un pas de Dante, cette fois. "Tu dois avoir faim? Nous chasserons ensemble, dès que j'aurai trouvé de quoi panser cette petite..."
Il se mit à fouiller dans une grande caisse en partie défoncée, avec "hérméti..." inscrit dessus à l'encre résistante.
"Ah, voilà! Des vêtements de femme, emballés dans de la toile fumée! Suffisamment propre pour en emmailloter une plaie d'humain, je crois." Il s'approcha de Tarja, une balle fermée dans les mains. "Tu t'en occupes, Dante, si une particule de moi pénètre dans son corps, elle est foutue."

Dante sourit à Athori, sa rage disparut. Il s’approcha de la jeune femme en souriant et de ces dents arracha un bout de tissus. Le garou sortit une petite gourde qui contenait de l’alcool, arrosa le bandage et dit d’un ton sérieux à Targa : Désolé ca va vous faire un peu mal. Dante enroula le bandage imbibé d’alcool sur la plaie de la jeune fille, enroula un autre bandage non trempé d’alcool une nouvelle fois sur la blessure puis regarda avec satisfaction son travail. Il se leva et dit à Athori : C’est avec joie que je chasserai à tes côté. Il prit son arme à feu, la mit à sa ceinture puis rangea son épée derrière son dos. Il regarda Tarja et Athori et dit : Je propose que cette charmante demoiselle reste ici pour se reposer et nous allons chasser tous les deux le diner. Etes vous d’accord, tous les deux ?

"Bien. Je t'emmène dans les réseaux inférieurs, l'ancienne ville. On y trouve des bestiaux suffisamment charnus pour nourrir un régiment de démons." S'adressant à Tarja: "Tu peux nous accompagner si tu te sens suffisamment en forme, ou tu peux rester ici. Je fermerai la porte dans ce cas."

Tarja répondit fermement :

- "Évidemment que je suis en forme, cela aurait été un comble d'être fatiguée lors d'une telle situation ! Mon estomac crie famine et la faim ne pourrait qu'augmenter la furie qui est en moi et qui ne pourrait que m'aider lors de cette fameuse chasse. Je veut bien vous aider, après tout ce que vous avez fait pour moi, mais je veut absolument rejoindre l'extérieur, par pitié !"

C'est alors qu'elle sortit son épée de son fourreau et se leva en montrant sa haute et fière carrure.

"Bien. Si tu estimes que tu es en état, viens!" Et, rejetant son manteau dans la foulée, il bondit hors de la grotte, droit dans le vide qu'elle surplombait. Après une chute libre de soixante mètres, il plongea dans l'eau noire et profita de son inertie pour s'engager dans un large tunnel qui s'ouvrait dans la roche, sous la surface. Nageant rapidement, il ne s'arrêta qu'à la sortie du tunnel, quelques vingt mètres plus loin, juste le temps de se retourner pour constater que Dante et Tarja le suivaient. Seule Dante semblait apte a le voir dans cette eau plus noire que les ténèbres, mais elle guidait Tarja d'une main sure. Bientôt, ils eurent tous les trois débouché à la surface.
Athori regarda un court instant ses compagnes: elles allaient bien. Ils étaient dans un immense hall inondé, l'un des secrets de ces Catacombes.
"Notre proie tient sa villégiature pas très loin d'ici; vous êtes prêtes? J'y vais." Il atteint rapidement une corniche, et de là escalada la paroi de pierre de taille noire ravagée par trois mille ans d'humidité jusqu'à atteindre le réseau de poutres de pierre qui soutenait le plafond. Le lieu était exclusivement éclairé de lumière bleue par les étranges concrétions luminescentes qui couvraient le sol noyé sous cinquante mètres d'eau et la partie basse des murs.
"Sortez vite de l'eau, la bête de magie ne va plus..."
Il fut coupé dans sa phrase par trente mètres de force et de colère, sous la forme d'une gigantesque queue écailleuse, parsemée de lueurs bleutées. Projeté par l'impact contre le mur, de l'autre cote de la salle, il tomba, a demi inconscient, dans l'eau profonde et s'y enfonça rapidement.
La queue incriminée appartenait a un un animal colossal, cet mètres de long au bas mot, cinq gueules aveugles bardées de milliers de longues dents pointues et luisantes comme de l'argent au bout d'un cou puissant et recouvert, comme le reste du corps, d'écailles noires mêlées de pierres brillantes. La créature se déplaçait dans un silence absolu malgré sa taille gargantuesque, et semblait disparaitre par moments, comme voilée par une magie propre a elle seule. Ses pattes restaient plongées dans l'eau, ne venaient de jaillir, sans un bruit ni une éclaboussure, que son cou et sa queue préhensile.

Athori venait de se réveiller et nageait a toute vitesse vers la large faille nervurée qui s'ouvrait sous le ventre de la créature. Ce n'était pas la première fois qu'il chassait une telle proie...
La bête commença à s'intéresser aux deux femmes, les cinq gueules grandes ouvertes et prêtes à frapper, quand soudain les étranges pierres luminescentes qui parsemaient le cuir rocailleux explosèrent, en vagues. La chose s'effondra dans l'eau, agité de spasmes dérisoires, et disparut bientôt au fond des flots.

Après quelques minutes reparut enfin l'Ogre, le visage extatique et barbouillé d'une substance smblable à de la lumière liquide, résistante à l'eau, que lentement son épiderme buvait. Il tenait dans sa main droite une sorte d'œuf noir, d'un noir de nuit.
"L'un des nodes vitaux de la bête. Il y a plus de vie et de force là-dedans que dans une petite ville d'humains." Il grimpa prestement jusqu'à l'endroit où ses compagnes se trouvaient. Une fois sur ses deux pieds, il s'appliqua à briser la coquille de son trésor et en proposa le jus noirâtre à Dante et Tarja.
"Buvez: il n'existe rien de plus délicieux."

bzzz.