Libérée (Céladar mais ça n'exclut pas les autres)(terminé)

Illyenn ne tarda pas à trouver ce qu'elle cherchait sur cette place animée. Remerciant encore une fois du fond du coeur Céladar de l'avoir tirée des Catacombes, elle entreprit d'expliquer à l'armurier ce qu'elle attendait de lui. la tête qu'il fit en entendant que la fine jeune fille comptait se promener avec pas moins de 12 dagues cachées sur elle la fit rire aux éclats.
"Et il me faut une rapière, aussi, ajouta-t-elle avec un sourire malicieux. Vous relierez le pommeau à une chaîne d'environ 4 mètres. Elle n'a pas besoin d'être très épaisse, juste sufiisament solide."
Ravie de se retrouver à l'air libre, l'adolescentese débarrassa de ses dernières écailles de sang séché et paya sa commande de quelques pierres précieuses. Puis elle attacha la chaîne de son arme à sa taille, glissa la longueur supplémentaire dans une sacoche et l'arme au fourreau.

Céladar regarda Illyenn s'armer comme pour partir à la guerre. Et lui dit d'un air admiratif

Equipée comme vous êtes, vous maitrisez sans doute parfaitement l'art du combat.

En effet, cet armement devait être extrèmement lourd selon la dame blanche qui ne pouvait rien soulever, à cause de sa constitution hectoplasmique qui lui faisait traverser absolument toute la matière qu'elle touchait. De plus, de son vivant, il y avait de cela 7 siècles, seul un riche seigneur aurait pu s'offrir un tel assortiment d'arme. Le spectre se souvînt alors que le fils du seigneur de son temps devait être armé le soir du crime, et que peut-être qu'en plus d'avoir été condamnée à la torture puis à la mort injustement pour un meurtre qu'elle n'avait pas commis, Céladar avait peut-être accusé à tort au fond de sa conscience un autre innocent.

" En fait...toutes ces armes sont un peu nécessaires à ma survie. Par rapport aux autres loups-garous et vampires, je suis très rapide mais très faible. Le rapport de force est à peu près le même qu'entre un percheron et un pur-sang. Certes, ils ne me rattraperont jamais à la course, mais si je me retrouve acculée, il faudra que je compte sur d'autres atouts que la force. Dont une science des armes un peu... particulière."
L'adolescente sourit et posa la main sur la garde de son épée, réconfortée par la présence de ce poids familier à ses cotés. Puis elle entreprit de disperser les dagues dans diverses caches et étuis prévus pour cela.Une fois cela fait, elle ressemblait à n'importe quelle jeune fille. Elle sourit, heureuse de pouvoir parler avec quelqu'un suite à ses longues semaines de traque et de solitude. Vestal cherchait quelque chose d'une comestibilité douteuse à grignoter.
"Vous vous intêressiez à l'escrime de votre vivant ?"

Le spectre n'avait pour tout dire pas connu ce sport de son vivant:

Je suis née bien avant que l'escrime soit un sport officiel. Je naquit au moyen âge, en l'an 1292. Etant fille de paysans, mon rang ne me permettait pas de fréquenter de chevaliers ni de seigneurs, les seules personnes de mon époque autorisée à porter des armes. Lorsque mes parents moururent et qu'un mage blanc me recueillis, j'eu quelques occasion d'assister à des tournois, mais je ne connais pas grand chose en la matière.

De plus, de son temps, une fille de paysans qui de plus était orpheline n'était certainement pas placée aux meilleures loges, mais se tenait debout au fond. Céladar n'avait donc jamais pu voir grand chose lors de ces évènements. Le fantôme regarda un bouclier en vente, il était bien plus robuste que ce que tout seigneur de son époque aurait pu se procurer en payant 200 fois plus, les techniques avaient bien progressées.

La jeune fille hocha de la tête. Au moyen-age, son propre style de combat serait passé pour déplorablement non-conforme. mais bon, c'était celui utilisant au mieux ses atouts : vitesse et souplesse.
" Je suis un enfant trouvé, avoua-t-elle. J'ai été recueillie par des saltimbanques. Ce sont eux qui m'ont appris à me servir des dagues. Puis, au fil du temps, j'ai développé mon propre style et j'ai amélioré ma rapière pour en faire une arme parfaitement adaptée. Je crains que ma façon de croiser le fer ne soit un peu surprenante par rapport à celles traditionnelles."
elle avait bien dû évoluer pour survivre aux traqueurs, aux membres de sa propre race et aux divers ennuis rencontrés lors de ses voyages. ce n'est qu'après avoir reçu la cicatrice qui barrait désormais son oeil qu'elle avait évolué vers une façon de se battre bien moins conventionnelle et plus acrobatique. Perdue dans ses pensées, elle effleura distraitement la marque pâle due à une arme en argent imprégnée de belladone (ce que les gens sont paranos parfois !).

Céladar s'aperçut qu'Illyen avait une cicatrice lorsque celle-ci l'effleura. Elle ne l'avait pas remarqué plus tôt car le spectre trouvait impoli de dévisager les gens.

Est-ce au combat que vous avez eu cette marque ?

Ses pouvoirs de Dame blanche pouvant guérir n'importe que mal et n'importe quelle blessure telle q'elle soit dit:

Si vous le souhaitez, je peux faire le nécessaire pour faire disparaître votre cicatrice si elle vous gène trop. Vous ne sentirez absolument rien et je ne demande rien en retour.

Le fantôme crut bon de le préciser, car contrairement à elle, certains habitants de la ville aurait pu fixer des conditions à ce traitement afin d'en tirer profit. C'était notamment le cas de certaines créatures sombres ne cherchant qu'à tirer profit des villageois. Ce n'était pas le cas de Céladar qui trouvait un tel comportement bas et condamnable.

tirée de ses pensées, Illyenn sursauta.Puis sourit à son interlocutrice.
"Non, merci. Je la garde comme un rappel. C'est un chasseur qui me l'a faite il y a un bout de temps. elle m'oblige à me souvenir de rester sur mes gardes. Mille mercis pour votre proposition, toutefois."
Elle regarda autour d'elle, cette ville dangereuse. Si elle parvenait à s'en sortir ici, elle serait capable d'affronter n'importe qui ou presque et de s'en sortir. Puis elle foudroya du regard Vestal, occuper à avaler une bestiole non identifiée.
"Vestal, tu es répugnant, soupira-t-elle"

Céladar changea de sujet:

Sinon, que venez-vous faire à Murmures Sombre ? N'avez vous pas peur de la malédiction empêchant quiconque d'en sortir ?

La dame blanche quant-à-elle n'avait pas choisit son destin qui était d'y être enterrée, bien qu'elle n'y soit pas née. En sortir était peut-être possible pour elle, vu qu'elle était aussi immatérielle qu'elle légère brise d'un soir d'automne. Mais en admettant qu'elle réussisse, ça ne lui servirait à rien, car les fantômes de son espèce doivent impérativement regagner leurs tombeau à l'aube. Une fois, elle était arrivée trop tard et aait perdu tout sens de l'orientation. Elle ne l'avait retrouvé qu'en avançant au hasard jusqu'à retrouver sa demeure sous-terraine. Et s'était promis à partir de ce jour de faire preuve de davantage de prudence face au soleil à l'avenir.

La jeune fille vira à l'écarlate.
"Hum, pour tout dire, je n'ai pas vraiment fait exprès, avoua-t-elle. j'avais des chasseurs aux trousses et je me suis trompé de sens en prenant ma carte. Jusqu'à ce que vous mentionniez que j'étais dans des catacombes, je croyais être dans des mines à une dizaine de km de là."
Pas très glorieux comme entrée en scène. Il n'y avait vraiment qu'elle pour réussir à atterrir par hasard sur la seule ville maudite à des lieues à la ronde.
" Mais bon, ce sera une sorte de mise à l'épreuve. Survivre ici, ça veut dire être capable d'échapper à n'importe quoi. Et comme la ville semble attirer toutes les créatures surnaturelles du coin, c'est ici que j'ai le plus de chances de retrouver mon "père vampirique" "

Ce champ magnétique n'était décidémment pas un privilège. Le fantôme dit d''un air mélancolique:

Malheureusement, ce n'est pas qu'un simple jeu. Vous êtes condamner à demeurer ici pour le restant de vos jours, je le craind.

Céladar avait en effet de nouveaux voisins chaques semaines et était l'une des rares personnes à ne pas avoir été entassée dans les catacombes ou dans des fosses communes. Elle avait été l'une des premières personnes à avoir été enterrées dans cette ville et avait donc au fil du temps, vu sa sombre demeure se peuplé toujours plus de siècles en siècles, jusqu'à ce que celle-ci ne fût plus assez nombreuse pour accueillir tous les malheureux qui avaient périts d'une mort cruelle pour une grande partie d'entre eux. D'ailleur, même avant que la malédiction s'abatte sur Murmures Sombres, il y avait déjà eu de nombreux meurtres ou condamnés à mort. Elle en était la preuve.

" En effet, ce n'est pas un jeu. Mais c'est le premier rassemblement d'êtres surnaturels de cette ampleur que je vois. Et je pourrais sûrement en apprendre plus sur eux. Avant d'arriver ici, j'étais plutôt isolée. quant au problème de la mortalité, je pense pouvoir m'en sortir à moins de tomber sur un problème majeur."
Elle sourit à nouveau, inconsciente de l'audace de ses paroles. Illyenn avait toujours été un peu présomptueuse, du genre à ne pas voir les ennuis avant qu'ils ne lui tombent dessus. Et puis, après tout, elle doutait qu'il y ait dans cette ville un seul être capable de la retenir longtemps, pouvoirs surnaturels ou pas. Des années de fuites et d'évasions l'avait rendue aussi facile à retenir qu'une anguille lorsqu'on essaye de l'attraper avec des moufles. Un gros effort serait nécessaire. Elle ne se doutait pas que Murmures Sombres risquait de lui apporter un peu de ce qui lui manquait, de la prudence, par exemple.

Pour moi, comme beaucoup d'autres, ce problème est règlé maintenant que je ne suis plus qu'une âme sans corps.

Elle fit une pause:

Mais croyez-moi, la vie vaut vraiment la peine d'être vécue, il m'arrive de regretter la mienne quelques fois. De ne plus pouvoir profiter de nombreuses sensations procurées par le toucher: la joie de se réchaffer au coin du feu les longues soirées d'hiver, le bien-être procuré par une baignade rafraichissante une après-midi d'été ensoleillé...

Le spectre regarda Vestal, le rat d'Illyenn avec un petit sourire triste:

Et bien sûr le fait de pouvoir transporter avec soi un petit compagnon.

Elle n'avait dit que l'essentiel, de nombreuses autres sensation que la dame blanche avait connu lui manquaient aussi.

Illyenn lui alnça un regard farouche.
"je n'ai pas l'intention de mourir,protesta-t-elle.Enfin, si je ne suis pas déjà morte depuis que j'ai été mordue par ce vampire...ajouta-t-elle en posant la main sur la marque de morsure.
c'aurait été assez ennuyeux, ça,être morte et ne pas le savoir...

Céladar répondit d'un ton neutre:

Ce n'était qu'une mise en garde contre des danger que vous semblez sous-estimer. Après, votre avenir vous appartient.

L'aube approchait, le spectre changea de sujet:

Maintenant que vous êtes une vampire, vous devez craindre le soleil. Vous devriez vous rendre à la demeure des vampires et démons, il vous y accueillerais certainement sans vous faire de mal maintenant que physiquement, vous êtes l'une des leurs. Mais si vous préfèrez rester sur vos gardes de ce côté-là, peut-être devriez-vous demander une chambre sans fenêtre à l'auberge.

Céladar devrait quant à elle regagner son cimetière afin de se reposer, de jour elle était invisible et sa vue ne portait pas à plus de 5 centimètres de son corps constituée d'hectoplasme.

Illyenn remercia son interlocutrice.
"Le soleil ne me gênait pas jusqu'à présent, ajouta-t-elle.Je soupçonne mon pouvoir de régénération ou mes gênes lycanthropes d'avoir empêché une transformation totale. La seule trace de l'horreur qu'on les vampires pour le soleil qui soit présente en moi, c'est que j'ai tendance à être moins rapide de jour, un peu comme si j'étais fatiguée sauf que je suis incapable de dormir."
Elle salua la dame blanche et décida de faire un tour dans les rues pour se familiariser avec la ville et ses habitants. Quelques minutes plus tard, elle s'éloignait à pas de loup dans les rues, ses yeux d'ambres luisant dans la pénombre.

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