Magnosa et Nico avançaient sans un mot, se rapprochants de la vieille maison. L'obscurité règnait, et la pluie tombait à grosses gouttes. Le temps reflètait bien l'humeur du sorcier. Arrivés à quelques mètres de la maison, ils s'arretèrent et restèrent là, debout, sous la pluie. Le nain attendait une réaction de son compagnon, mais en vain. Après quelques minutes, ils se remirent à avancer, l'air morbide. Magnosa poussa la porte, rentra à la suite du nain, et, après avoir vérifié nonchalamment si quelqu'un les avait suivi, il referma la porte. Ils progressèrent dans le hall, puis Magnosa s'arrêta devant une porte qui paraissait avoir été ouverte et refermée des centaines de fois. Il examina sans vraiment y penser la poignée. Il y avait tant de poussière sur cette poignée que les traces de doigts que le sorcier avait laissé lors de son dernier passage se distinguaient encore. Un léger coup de vent entrouvrit la porte. Le petit guerrier tressaillit, mais Magnosa resta impassible. Dans l'encadrure de la porte se tenaient les deux fillettes qui hantaient les lieux. L'ancien hôte murmura quelque chose à l'oreille du nain, qui partit au premier étage.
"- Ce n'était pas comme cela que ça devait se passer... Il y avait tant d'avenirs possibles... Tu as pris celui qui causerait le plus de torts à cette ville... Est-ce que ça en vaut vraiment la peine?", dit l'une des deux filles.
Le sorcier la regarda.
"- Je n'ai pas la science infuse des avenirs et du destin. Je ne peus pas choisir ma voie, ou du moins pas entièrement. Nous devions mourir tout les deux. Il est libre, et moi affaibli. Mais dites moi, vous qui connaissez les raisons véritables de chaques présences ici, pourquoi Nico se retrouve-t-il une fois encore à mes cotés?"
La fillette qui avait parlé tendit son bras, et le parchemin que Magnosa tentait de cacher aux yeux de tous sortit de sa poche et vint se déposer dans la main du fantôme. Elle ne lû pas l'énigme, la connaissant sans doute déja.
"- Il est ici pour ceci. Il fait partie intégrante de l'énigme, mais je ne te dirais pas en quoi. Pour en revenir à ce que tu disais, il reste une possibilité d'améliorer un peu les choses, même si ce ne sera pas comme s'il ne s'était rien passé. Tu dispose de dons particuliés que les autres n'ont pas. Certes, les autres en possèdent que toi tu n'as pas, mais aucun ne peus te tirer du pétrin dans lequel tu t'es mis. Le livre que tu nous a pris ne contient rien de ce que tu veus à présent ; celui que tu peus désirer se trouve en notre possession. Nous te le donnerons quand tu partiras. Mais avant, il faut que tu apprenne à maitriser le pouvoir dont tu dispose. Nous...
Elle s'interrompit brusquement. Son regard avait changé. Elle le regardait avec crainte, elle semblait, si incroyable que cela puisse paraitre pour un spectre, avoir peur d'un être vivant!
"- Que t'arrive-t-il?
- Nous... Nous allons devoir te révéler des choses que tu ne devrait pas savoir. Des choses horribles. Tu as entendu une voix à l'entrée de la ville. C'est ta voix, mais elle est nuancée. Tu possède en toi le bien, et tu te bat pour détruire le mal comme tu le peus, mais ce n'est pas suffisant. En toi réside une part de mal, profondément enfouie..."
Elle hésita, puis repris.
"- Fais-moi voir ta main."
Magnosa lui tendit spontanément sa main noire. Les deux filles reculèrent, sur leur visage se lisaient la peur et le dégout.
"- Elle ne t'appartiens plus entièrement... Elle peut toucher aussi bien les vivants que les morts. Regarde, un signe se distingue sur la paume de ta main. Lui, il n'as aucune importance. C'est sa présence qui est inquiétante. Tu as en toi, dans les profondeurs insondables de ton âme, le pouvoir de détruire Osobscur. Ne te réjouit pas si vite! Ce pouvoir peut être à double tranchant. Si tu ne le métrise pas, tu deviendra comme lui, un seigneur noir... Méfi-toi de ta part d'ombre, Magnosa, si tu veus préserver ce que tu as durement acquis. Méfi-toi!"
Elles tendirent alors leurs mains, et un rayon de lumière percuta le sorcier. Il se retrouva transporté quelque part, il ne savait où. Une silhouette s'avança vers lui. Son...
"- Père?
- Enfin... cela fait si longtemps que je voulais te voir... Quel dommage que tu ne reste pas...
- Mais... Comment?... Pourquoi?...
- A cela je ne peus te répondre. Viens avec moi. Nous avons beaucoup de choses à faire ensemble.
Nico était monté inspecté le premier à la demande de son ami, mais quelque chose clochait. Lorsqu'il eut fini de chercher le moindre objet pouvant être suspect, il redescendit. Un flash l'éblouit, et il fut aveugle quelques secondes. Puis il vit le corps inerte du srcier et les deux fillettes penchées au-dessus de lui. Nico se sentit tomber. Puis il hurla :
"- ASSASSINES ! VOUS L'AVEZ TUE, VOUS L'AVEZ TUE ! JE SAVAIS QU'ON NE POUVAIS PAS VOUS FAIRE CONFIANCE..."
Les deux filles sursautèrent, puis le fusillèrent du regard.
"- Tais-toi donc, stupide nain! Ne vois-tu pas que ton ami dort? Il ne faut surtout pas le réveiller, il risquerait d'avoir d'irrémédiables séquelles. Nous ne pouvons qu'attendre."
Le nain se tut et s'assit sur une marche d'escalier, bougon.