Elianthe [terminé]

Azazel s'était téléporté avec Nadesia sur Elianthe, l'île que gouvernait Siérine. Ils s'étaient réfugiés dans un antique temple enfoui sous le sol, dont le plafond était parcouru de racines, et les murs, de lianes et de lierre. Azazel avait déposé délicatement Nadesia sur un socle de pierre et s'était assis devant elle, sur un promontoire de porphyre.

C'est idiot de ta part d'avoir massacrer tes ailes de la sorte. Elles guériront très vite que cela te plaise ou non.

Pourquoi m'avoir empêché de sauter...

Tu sais pertinemment que tu ne voulais pas sauter, tu l'as fait purement et simplement pour que j'accours car tu veux me parler.

Pourquoi faut-il que tout repose sur mes épaules ? Pourquoi ne pas avoir confié le fardeau d'Ezechiel à quelqu'un d'autre ?

Tu te poses trop de questions, Nadesia. Et crois moi, un jour c'est ce qui causera ta perte. Tout n'a pas une raison, je t'ai prise pour matriarche parce que tu m'ais tombée droit dans les bras, après tout, j'aurais pu choisir une autre vampire...

Alors je suis donc dérisoire à ce point...Je ne suis que la pouponnière vivante de ton enfant...

Azazel descendit de son perchoir et alla enlacer Nadesia.

Bien sûr que non. Il ne faut pas m'en vouloir, je suis un apôtre, les sentiments tel que l'amour profond me sont inconnus, je ne connais que la luxure et la soif de la chair, je ne sais que m'amuser du malheur des autres et jouir de leur souffrance, on ne m'a rien appris d'autre.

Nadesia pressa un peu plus l'ange contre elle, elle n'avait jamais eu un contact tellement intense avec un être pareille, enlacer Demetrius était déjà une chose, enlacer un apôtre était presque orgasmique.

Ils...Ils veulent tous te tuer...Et ils veulent que je tue Ezechiel...

Ceci n'est pas nouveau pour moi. J'ai toujours été l'apôtre disgracieux selon les autres, Bélial et ses principes de religieux me dégoûtent. Ils croient tous que je prépare un coup d'état mais sont-ils si ignorants pour ne pas savoir qu'aucune force ne peut venir à bout de Lucifer...Tout cela n'est qu'un prétexte pour se débarrasser de moi.

Pourquoi te haïssent ils tant ?

Parce que je ne suis pas un apôtre conventionnel, j'ai enfreint maintes fois les Sombres Lois et ils ne le concèdent pas, sais tu pourquoi ils veulent supprimer Ezechiel ? Tout simplement parce que je suis le premier à avoir une matriarche digne de ce nom. Beaucoup d'apôtres en ont eu avant moi mais n'ont jamais réussi à avoir d'enfants d'elles. Ils sont d'éternels jaloux et partent du principe que ce n'est pas moi qui doit avoir le privilège de recevoir le premier un héritier.

Je t'avoue que je ne sais plus qui croire, Azazel. Tu as fait tellement de mal à mon entourage, comment pourrais-je même osé t'aimer ? Tes amis apôtres ont failli tuer Carmilla sur le bateau.

Voyons, c'était juste une petite mascarade et j'étais pratiquement sûr que Bélial arriverait pour faire étalage de ses talents héroïques à deux sous, je voulais qu'il se montre. Et maintenant, grâce à toi, j'ai la confirmation qu'il veut bien ma peau et celle d'Ezechiel. Quant à la punition de Demetrius, inutile de te rappeler qu'à mon sens, il l'avait mérité. Et je suis en droit d'éprouver une once de jalousie...

Pourquoi as tu été brutal avec moi ? Pourquoi m'avoir fait violence ?

Comme je te l'ai dit, mon instinct démoniaque me pousse à agir comme tel. J'obéis à mes pulsions, je n'ai appris à me raisonner que tardivement et tu m'y as aidé en grande partie...J'aimerais que tu me pardonnes pour tout le mal que j'ai pu te faire, et crois moi, le fait que je dise cela est une première...

Qu’est ce qui me dit que ce n’est pas un beau discours inventé pour m’amadouer…Comment pourrais-je te faire confiance après tout ce que tu as fait ?

Azazel se détacha de Nadesia et la regarda dans les yeux, il toucha doucement son ventre.

En effet, je n’ai rien fait qui mérite ta confiance…Libre à toi de me croire ou de ne pas me croire.

Le déchu attira Nadesia à lui et commença à l’embrasser dans le cou, celle-ci ferma les yeux.

Je ne veux pas être amoureuse de toi, Azazel…

Ne nie pas mon amour, tu l’es déjà…

Nadesia repoussa le déchu et voulut se détourner de lui, au lieu de cela, son cœur fit un bond dans sa poitrine et elle se jeta au cou d’Azazel, l’embrassant langoureusement. Azazel la coucha sur le promontoire et l’étreignit comme jamais. Il était beaucoup plus tendre qu’avant, l’extase de Nadesia était totale, elle en pleurait de bonheur en criant au déchu de stopper l’acte. Azazel continua quelques minutes avant de s’arrêter et de s’allonger, en sueur sur Nadesia. Celle-ci lui caressa les cheveux.

Je ne les laisserai pas te tuer…

Ils ne me tueront pas et ils ne toucheront pas à notre enfant non plus…

Mais comment vais-je faire pour protéger Ezechiel ?

Une fois qu’il sera né, je viendrais le chercher et l’emmènerai loin d’ici pour le protéger…

Vous partirez tous deux loin de moi…

Pour mieux nous retrouver plus tard…

Cette phrase fit sursauter Nadesia, exactement le discours que pouvait lui tenir Demetrius quand ils devaient se quitter…Elle se sentit coupable, infidèle, écartelée entre deux mondes voisins. Malgré tout l’amour qu’elle portait à Demetrius et Carmilla, elle ne leur dirait rien de son accord avec Azazel. Ce dernier se releva et après une ultime étreinte à Nadesia, il lui dit.

Je dois maintenant te quitter, tes compagnons devraient arriver dans la nuit, remonte à la surface et dirige toi vers la fontaine aux sirènes une fois que le crépuscule sera tombé, la demeure de ta génitrice est juste un peu plus loin à l’ouest. Nous nous reverrons bientôt, tu as ma parole.

Ils s’embrassèrent et l’apôtre disparut. Nadesia se laissa tomber sur le promontoire et commença à verser des larmes silencieuses, tout était confus dans son esprit. Où cette histoire allait bien pouvoir les mener, elle ne le savait nullement. Le jour s’était sans doute levé, elle ne s’en était même pas rendu compte. Elle préféra fermer les yeux et essayer de se reposer, en écoutant Ezechiel lui murmurer des paroles envoûtantes.

Nadesia s'était réveillée tard. La lune était déjà comme une perle au milieu d'un sombre océan. Elle était sortie du temple souterrain et se trouvait assise au pied d'un arbre, songeuse. Elle n'avait pas envie d'aller chez Siérine maintenant, elle se posait tout un tas de questions. Un bruit de galop caractéristique la tira de ses réflexions. Apophis se trouva bientôt à quelques mètres d'elle. Demetrius en descendit et alla prendre Nadesia dans ses bras.

Heureseuement, tu n'as rien...

Nadesia ne bougeait pas, elle était comme une poupée désarticulée, Demetrius s'en aperçut et lui dit, inquiet.

Tout va bien ?

Nadesia répondit d'une voix monocorde :

Où est Carmilla ?

Demetrius s'attendait à cette question, il répondit maladroitement.

Elle nous rejoindra bientôt, il y a eu quelques contretemps sur le pont, rien de grave.

Nadesia savait que Demetrius mentait mais elle n'en fit point de cas, il devait avoir une raison valable pour le faire car il le faisait très rarement. Elle préféra ne pas lui demander la vérité car si celle-ci était dérangeante, cela l'anéantirai. Elle se laissa poser sur Apophis et remarqua que le cheval et Nephtys lançaient des regards noirs à Demetrius...Aucun doute, il était arrivé quelque chose de désastreux sur le pont. Nadesia préféra ne pas y penser et serrer de toutes ses forces la taille de Demetrius alors qu'Apophis repartait en direction de la maison de Siérine. Des larmes foncées coulaient doucement le long de ses joues, après tout, si Demetrius faisait des secrets, elle en faisait elle aussi. Elle n'avait qu'une hâte, que tout ceci se termine. Elle était nostalgique du temps où elle et Carmilla, insouciantes et passionnées, allaient chasser aux alentours du cimetière et qu'il leur arrivait toutes sortes de mésaventures. Demetrius était tout aussi mal à l'aise, inconsciemment il se répétait depuis qu'il avait quitté Carmilla qu'il espérait vivement qu'elle les réjoigne et qu'il avait été sans doute trop rude dans ses paroles.

Carmilla galopait tranquillement dans la jungle, elle n’avait pas chercher a comprendre ou voulait en venir Anubis, celui-ci l’avait force a venir avec lui en lui mordant de plus en plus fortement l’epaule apres etre revenu precipitamment aupres d’elle. Apres une heure, la jungle disparut et laissa a nouveau entrevoir le pont qu’elle avait franchi avant de voir Armani quelques heures auparavent… Elle ordonna a Anubis de s’arreter, et voulut lui faire faire demi-tour, elle ne savait pas si elle voulait vraiment retraverser ce pont, mais au lieu de lui obeir, celui-ci renacla brusquement, et s’engagea sur le pont. Carmilla eut beau lui demander de rebrousser chemin, le cheval continuait de faire la sourde oreille. Voyant que celui-ci ne voulait pas l’ecouter, Carmilla mit violemment pied a terre, et commenca a se rediriger vers la jungle. Anubis fit demi-tour, se posta face a elle, et lui mordit a nouveau l’epaule. Carmilla le regarda fixement, decidement, son cheval savait ce qu’il voulait, elle murmura un « Non » autoritaire a celui-ci, et finit par s’engouffrer dans la foret, elle entendit Anubis hennir fortement derriere elle, enerve, et s’arreta, reflechissant a moitie… Elle agissait comme une enfant, se cacher pour ne pas avoir a affronter son avenir etait stupide… Elle ne voulait pas abandonner Nadesia, mais ne voulait pas rejoindre Demetrius, elle lui en voulait … Son serpent finit par redescendre le long de ses jambes, et se posta sur Anubis, le cheval regarda une nouvelle fois Carmilla et marcha vivement sur le pont sans se retourner. Carmilla regarda le spectacle, et, se sentant vaincue, finit par suivre avec reticence son cheval et son serpent. Une fois le pont traverse, elle regarda Anubis, elle le comptempla longuement, et crut dechiffrer une lueur moqueuse dans le regard de son cheval, il semblait vouloir lui dire qu’elle ne fesait pas preuve de beaucoup de resistance, elle detourna la tete avec dedain, et monta a nouveau sur Anubis. Le cheval attendit qu’elle lui donne le chemin a suivre, ce que fit Carmilla apres avoir hesite quelques secondes, et suivit l’aura de Nadesia, un peu inquiete, tout en prenant tout son temps...

Nadesia n'avait pas dit un mot de toute la traversée, elle était simplement restée accrochée à Demetrius, qui lui se sentait de plus en plus coupable vis à vis de Carmilla. Ils arrivèrent finalement à un manoir fort curieux entouré d'une enceinte de fer forgé. En un rien de temps, des jeunes filles toutes de dentelles vêtues vinrent pour s'occuper d'Apophis et aider Nadesia à descendre. Le portail s'ouvrit en grand ainsi que la porte et Siérine apparue. Elle n'avait rien perdu de sa majestée, sa longue chevelure était toujours aussi écarlate et ses yeux d'un vert de gris indéfinisssable. Elle ressemblait à une déesse nordique. De son pas gracile, elle s'avança du couple de déchus et receptionna Nadesia dans ses bras. Elle embrassa Demetrius sur les lèvres avant de dire :

Je suis heureuse de vous accueillir ici...Simplement, un conseil, mes agneaux, ne touchez à rien dans cette maison.

Siérine caressa Apophis et Nephtys, c'est elle qui avait offert ces animaux exceptionnels à Nadesia il y avait longtemps. Le trio infernal réunni de nouveau pénétra dans la demeure. Cela leur faisait drôle à tous, ils n'avaient pas été réellement ensemble depuis tant d'années...Il s'étaient bien sûr retrouvés il y a quelques mois de cela lors du réveil de Siérine et Demetrius mais cette rapide entrevue n'était rien comparée à cet instant. L'intérieur de la maison était des plus étranges, une sorte de laboratoire bizarre avec un décor d'Alice au pays des merveilles intégré à une maison ancienne du style de la Nouvelle-Orléans. Siérine possèdaient nombre de bocaux contenant toutes sortes de choses vivantes comme mortes. Quelqu'un à l'estomac sensible n'aurait pas pu survivre plus de deux minutes dans un endroit pareil. Siérine entraîna ses deux compagnons dans un petit boudoir où trônait entre autres un buste de momie grimaçante sous une cloche de verre. Elle les fit asseoir et commença à verser dans du fin cristal, un sang au parfum exotique d'un rouge parfait. Elle tendit les coupes à Demetrius et Nadesia et s'assit doucement en face d'eux, sa longue robe blanche fluide traînant sur le tapis. Aucun, que ce soit Nadesia ou Demetrius n'osait parler et pourtant Dieu sait que Nadesia avait envie de parler à sa génitrice, simplement, elle était inhibée d'une certaine manière par la présence de Demetrius. Siérine fronça légèrement les sourcils et posa son verre de sang. Elle se leva et fit signe à l'incube de la suivre, elle adressa un sourire charmeur à Nadesia en guise de réconfort. Une fois qu'ils furent dans une petite pièce adjacente où s'entassaient des manuscrits poussiéreux, Siérine prit un air inquisiteur avant de dire :

Elle n'est plus la même, n'est-ce pas...

Siérine...Il faut absolument anéantir Ezechiel et il faut le faire maintenant.

Siérine ricana doucement et commença à se détourner, Demetrius lui attrappa vivement l'épaule et empreint de colère, lui dit :

Je suis sérieux !

La vampire gifla vigoureusement Demetrius, qui porta la main à sa joue, subjugué.

Pauvre imbécile...Tu n'as pas changé Demetrius. Toujours aussi imbu de toi-même. As tu pensé une seule seconde à ce que pouvait ressentir Nadesia ? Sais tu ce que cela représente que de sacrifier un être que l'on a porté en nous ?

Mais cela tombe sous le sens ! Azazel l'a manipulée !

Azazel y est certes pour quelque chose mais ce n'est pas parce que tu ne peux pas encadrer ton maître qu'il faut le dénuer de coeur...

Je t'en pris Siérine, arrête tes discours wiccans à deux sous...Azazel promet monts et merveilles à n'importe qui pour mieux les poignardés dans le dos.

Même si pour le coup, Azazel est loin d'être un ange, n'oublie pas que tu as tendance à voir le mal partout, trésor...Petit paradoxe étant donné que tu as fait le mal pendant bien des années et le fait encore.

Je n'égalerai jamais la perfidie d'Azazel dans ce domaine, tu ne sais tout ce qu'il nous a fait subir.

Bien sûr que je le sais.

Tu m'exaspères Siérine...Tu crois toujours tout savoir alors qu'en fait, ce n'est que le fantôme des évènements que tu as en tête.

Détrompe toi, mes dons de clairvoyance sont beaucoup plus précis que cela. Tu n'aimes tout simplement pas que quelqu'un en sache plus que toi...Tu n'as jamais supporter de cotôyer des personnes possédant un pouvoir supérieur au tien, tu te sens faible et incapable...Tu n'es qu'un enfant Demetrius, tu es toujours le petit prince gâté des belles rues de Venise.

Insulte moi autant que tu veux Siérine mais règle lui son cas.

Je vais tout faire pour que Nadesia souffre le moins possible, pour ce qui est d'Ezechiel, nous aviserons, je ne pactise pas avec les marionettes de l'Erèbe.

Tu y seras bien contrainte...

C'est ce que nous verrons, en attendant, tu ferais mieux de te tenir à l'écart de Nadesia et Carmilla pour le moment, ta jalousie est telle que tu ne contrôles même plus rien. Un caveau fort confortable t'attend sous la maison...

Si tu crois que je vais resté sagement enterré pendant que tu joues les sage-femmes, tu te trompes lourdement...

Et si tu crois que je vais te demander ton avis, tu te trompes lourdement aussi.

Demetrius commença à ricaner mais il sentit ses veines se glacer bizarrement et sa tête, tourner. Siérine avait dû mélangé une potion au sang. Il n'eût pas le temps d'esquisser une parole qu'il tomba au sol, aussi mou qu'une poupée de chiffon. Siérine alla le déposer rapidement dans un somptueux caveau et le referma lourdement à l'aide de plusieurs sortilèges. Elle remonta au boudoir. Nadesia ayant bu du sang "paralysant", elle était inerte sur le sofa. Siérine la prit dans ses bras et alla la coucher dans un lit de dentelle surmonté d'un beau baldaquin de bois. Elle savait qu'elle ne mettrait pas longtemps à revenir à elle et que Demetrius quand il reviendrait à lui serait plus enragé que jamais.

Carmilla suivait l’aura de Nadesia avec facilite, elle aurait pu reconnaitre cette derniere entre mille autres. Plus elle sentait qu’elle se rapprochait d’elle, plus son cœur se serait dans sa poitrine, elle était fort tourmentée a l’idee de la retrouver, ne savait toujours pas comment elle allait… Elle avait failli refaire faire demi-tour a Anubis plusieurs fois, mais n’avait meme pas esquiscer le moindre geste ou murmurer le moindre mot pour qu’il le fasse, cela n’aurait été que montrer qu’elle manquait horriblement de courage, Anubis continuait a marcher vivement vers la demeure de Sierine, guide par Carmilla, qui était totalement perdue dans ses pensees mais qui inconsciemment pensait tellement a Nadesia que l’aura de celle-ci était aussi facile a suivre pour le cheval que si des enormes fleches avaient été tracees sur le sol. Une fois la demeure de Sierine en vue, Anubis accelera vivement et partit au galop, Carmilla avait fini par emmerger de ses pensees et avait comtempler cette derniere avec angoisse, ne sachant pas trop a quoi s’attendre… Apres quelques minutes, ils arriverent devant la grille, Carmilla mit pied a terre, et devisagea longuement le manoir, un peu troublee par son aspect. Elle resta impassible, ne sachant pas combien de temps s’était ecoule depuis que Nadesia et Demetrius avait penetre chez Sierine, et se demandait ce qu’elle allait bien pouvoir trouver une fois qu’elle serait rentree a l’interieur… Elle s’attendait déjà au pire, mais esperait qu’elle se trompait…

Siérine avait sentie Carmilla approcher du domaine. Elle sortit de la chambre et se dirigea vers l'entrée. Elle ouvrit et fit ouvrir la grille du portail. Elle s'avança de Carmilla, un sourire aux lèvres :

Je savais que tu viendrais...

La vampire croisa les bras sur sa poirtrine en attendant un signe de Carmilla, après tout, celle-ci ne l'avait vu qu'une fois et très rapidement.

Carmilla resta figee devant Sierine, elle ne s'attendait pas a la voir apparaitre aussi brutalement. Elle resta muette quelques instants, et finit par s'incliner legerement devant Sierine. Elle leva les yeux vers le manoir et fixa Sierine, elle ouvra la bouche, hesita, puis murmura :

- Comment va-t-elle ? Pourrais-je... la voir ?

Ce n'etait pas vraiment polie de debarquer ainsi chez Sierine et de demander a entrer aussi rapidement, mais Carmilla ne sembla s'en rendre compte qu'apres avoir commis cette impolitesse, ce qui la fit rougir violemment. Elle baissa les yeux, navree...

Siérine s'avança et releva la tête à Carmilla, elle lui prit la main et l'entraîna à l'intérieur.

Ne sois pas gênée Carmilla...Surtout pas avec moi.

Siérine conduisit Carmilla à la chambre, Nadesia était allongée, inerte.

Ne t'inquiète pas, je l'ai endormie avec du poison de gorgone, ça a glacé son sang, mais elle va se réveiller dans peu de temps.

Siérine sortit de la chambre et referma la porte laissant Carmilla seule avec la silhouette endormie.

Carmilla avait penetre vivement dans la piece, elle resta figee devant la porte en voyant Nadesia allongee, inerte... Elle faillit demander ce qu'il s'etait passe, mais eut sa reponse avant meme d avoir pu poser la question, elle fronca les sourcils en apprenant que Sierine avait empoisonner Nadesia, mais pensa qu'elle devait avoir ses raisons... Elle regarda celle-ci fermer la porte, et fixa a nouveau Nadesia. Elle se dirigea lentement vers le lit, puis comtempla longuement sa bien-aime. Elle avait l'impression que cela faisait des mois qu'elle ne l'avait pas vu, et etait deja heureuse de voir qu'elle semblait aller bien. Elle hesita, puis finit par s'assoir lentement sur le bord du lit, elle posa doucement sa main sur la joue de Nadesia, la caressa doucement, puis finit par prendre la main de celle-ci, attendant avec impatiente le moment ou elle se reveillerait...

Nadesia ouvrit progressivement les yeux. Il lui semblait que depuis qu'elle avait atteri sur Elianthe avec Azazel, elle n'avait fait que rêver. Quand elle reconnût Carmilla, elle serra sa main et lui sourit tendrement, une larme rouge s'échappa de son oeil et vint tâcher l'oreiller blanc.

Tu es revenue, ma Carmilla.

Nadesia porta sa min libre à son visage, elle avait l'impression de trahir les gens auxquels elle tenait le plus. Mais il ne fallait pas les renseigner sur ses intentions, autrement Ezechiel était perdu.

Carmilla laissa s'echapper quelques larmes a son tour, elle souria doucement a Nadesia, posa sa main sur celle de Nadesia qui etait pres de son visage, et prit un ton d'excuse, mele de tremblement :

- Comment faire autrement, tu sais bien que je ne peux pas me passer de toi...Pardonne moi, j'ai du regler quelque chose... Et... Je suis desolee, je n'aurai jamais du rester calme apres ce qu'avait dit Belial... C est un sale egoiste, il ne comprend pas ce que tu peux ressentir...

Elle prit la main de Nadesia et posa sa main et celle de Nadesia sur le ventre rebondie de cette derniere, et ajouta doucement :

- C'est ton fils... Il vit en toi... Comment pourrais-tu ne pas l'aimer ? Tu ne pourras jamais le tuer. Je ne l'ai compris que recemment, et je n'en suis pas vraiment fiere... J'aurai du le comprendre bien avant. Sache seulement que... pour ma part, meme si je n'aime pas particulierement son pere, jamais je ne m'opposerais a ta volonte en te demandant de le tuer... Agit comme bon te semble, du moment que tu n'en souffres pas...

Elle baissa les yeux , et caressa a nouveau la joue de Nadesia :

- Je suis heureuse de te voir... Tu m'as fait peur tu sais...

Nadesia comprit à ce moment-là qu'elle avait tort de tout cacher à ses proches. Elle voulut tout avouer à Carmilla mais un éclair lui foudroya le ventre et elle sentit Ezechiel bouger violemment. Elle commença à se tordre de douleur et à crier, un liquide translucide s'écoula de ses jambes, qui devint progessivement noir. Nadesia serra sa robe contre elle, elle souffrait le martyre. Siérine entra en trombe dans la pièce et écarta Carmilla. Elle prit des cordelettes en velours et attacha Nadesia au lit.

Elle perd les eaux...Déjà...Vous êtes arrivés juste à temps.

Des perles de sang apparaissaient sur le front de Nadesia, une douleur immense se lisait sur son visage. Siérine prit une fiole dans sa poche et voulut la faire boire à Nadesia mais celle-ci la mordit.

Carmilla, tiens là !

Les arabesques sur le visage de Nadesia semblaient luire et bouger, son antéchrist crachait une lueur bleue et ses yeux étaient remplis de sang.

Carmilla avait violemment recule en voyant Nadesia dans cet etat, et restait figee dans un coin de la piece, paralysee... Elle vit Nadesia se debattre, et se demanda ce que Sierine voulait lui faire boire... Quand celle-ci lui dit de tenir Nadesia, elle hesita, puis se souvint finalement qu'elle etait la genitrice de celle-ci, il n'y avait donc aucune raison vraiment valable pour qu'elle n'ait pas confiance en elle... Nadesia et Demetrius la connaisait bien... Elle se dirigea vers Nadesia, et se placa derriere elle, elle la tint du mieux qu'elle le pouvait, mais la douleur ne rendait pas Nadesia particulierement docile, un bras autour de son torse et un sous son cou pour qu'elle ne morde pas Sierine. Elle finit par poser son regard sur Nadesia, mais detourna le tete brutalement en fermant les yeux, ce spectacle etait horrible a voir, elle ne supportait pas de voir Nadesia souffrir autant, et faillit la lacher pour sortir de la piece...

Maintenant que Nadesia était immobilisée en partie, Siérine lui fit boire la totalité de la fiole. Nadesia eût quelques soubresauts et retomba inerte sur le matelas. Du sang s'écoulait maintenant de son entrejambe. Siérine posa une couverture de soie à cette emplacement. Elle regarda Carmilla, qui semblait plus qu'inquiète.

Tu sais Carmilla, l'accouchement d'une matriarche de l'ombre n'a rien de comparable à ceux des mortels. Pour faire sortir Ezechiel, il faut tout un rituel, j'ai endormie Nadesia pour lui éviter de trop souffrir mais surtout ne la lâche pas.

Siérine alla disposer quelques bougies dans la pièce et posa des pétales de rose bleus sur le ventre de Nadesia, elle commença à appuyer doucement sur celui-ci, du sang s'écoulait toujours. Un vacarme assourdissant arrêta Siérine dans son entreprise. Au moment où elle se dirigea vers la porte, celle-ci s'ouvrit en grand laissant entrer Bélial, Asmodeus et Demetrius. Siérine était tout bonnement hors d'elle.

Que faites vous ici, bande de rustres !!! Pourquoi avoir libéré Demetrius ! Je vous somme de partir !!

Demetrius plaqua Siérine contre le mur.

Je n'ai pas vraiment apprécié ce que tu m'as fait, alors maintenant Siérine, tu vas nous laisser faire.

A ce moment-là, la vitre de la fenêtre vola en éclats, laissant apparaître Azazel. Les deux apôtres voulurent se jeter sur lui mais à cet instant, un cri d'enfant retentit. Ezechiel était en train de s'extirper de sa mère tout seul. Une fois qu'il fût pleinement sorti, les apôtres se regardèrent, stupéfiés. Il n'avait rien d'un nouveau-né, c'était déjà un enfant avec ses boucles blondes et ses yeux vairons, bleu pâle d'un côté, gris noirâtre de l'autre. Le ventre de Nadesia était redevenu normal en quelques secondes. Alors que Bélial voulut attrapper Ezechiel, Nadesia l'arrêta brusquement en aggripant son poignet. Elle le tordit sans ménagement et foudroya toute l'assemblée présente dans la pièce, des yeux. Tous furent plaqués contre le mur, sans moyen de bouger sauf Azazel. Nadesia était couverte de sang, tout comme son fils. Elle prit celui-ci par la main et s'avança vers Azazel qui les prit tous deux dans ses bras. Il embrassa langoureusement Nadesia avant de s'enfuir avec le jeune Ezechiel par la fenêtre. Nadesia laissa échapper des larmes. Les motifs sur son visage s'estompaient ainsi que les marques de ses ailes. Elle tomba à terre, le charme qui retenait les autres contre le mur fût rompu. Asmodeus et Bélial se ruèrent par la fenêtre pour tenter de rattrapper les fugitifs. Siérine et Demetrius s'étaient jetés à terre , près de Nadesia.

Carmilla avait lache Nadesia apres avoir apercu Demetrius accompagne de Belial et d'Asmodeus. Elle voulut ecarter Belial de Nadesia mais se figea en appercevant Ezechiel, et Azazel penetrer dans la piece. Incapable de reagir, elle se retrova projetee contre le mur, a moitie assomee sous le choc, elle ne chercha pas a comprendre ce qu'il s'etait passe jusqu'a ce qu'elle retombe lourdement sur le sol une fois le charme rompu. Elle reprit lentement ses esprits, suffoqua brutalement avant de cracher un demi litre de sang sur le sol. Elle releva doucement la tete, et chercha immediatement Nadesia des yeux, voulut la rejoindre, mais ne put meme pas esquiscer le moindre geste dans sa direction. Elle finit par se frustrer brutalement, et se leva sans meme s'en rendre compte, elle comtempla la piece des yeux, et inconsciemment commenca a attraper une chaise pres d'elle avant de la fracasser violemment contre le mur, ce qui provoqua un vacarme assourdissant. Elle fixa Demetrius avec un regard meprisant apres s'etre baisse pour prendre Nadesia dans ses bras avant de se relever et de hurler sur celui-ci :

- Satisfait ?! Tout c'est merveilleusement bien passe n'est ce pas ? Rien de mieux n'aurait pu arriver, tu ne penses pas ? Vous etes donc si egoistes que ca ? Vous vous croyez tellement superieurs par rapport aux autres que vous croyez pouvoir vous permettre d'agir ainsi ?!

Elle baissa les yeux avant de se diriger vers le lit et de deposer doucement Nadesia sur celui-ci, elle se retourna et murmura pour elle-meme :

- Je me demande pourquoi je suis revenue, plus jamais nous ne pourrons etre heureuses et libres.. Plus jamais nous ne revivrons ces moments passes... J'ai ete d'une stupidite maladive en croyant que tout allait finir par s'arranger...

Apres avoir dit ces mots, Carmilla lanca un dernier regard a Nadesia, plus froid qu'elle ne l'aurait voulu, commenca a diriger sa main vers elle, mais finit par sortir de la piece, laissant aisin les trois autres seuls dans la piece, elle avait peur de s'enerver davantage, cela n'arrangerait rien. Elle s'engagea dans le couloir, ne savait pas ou elle allait, elle savait seulement qu'il fallait qu'elle s'eloigne d'eux. Sa rage etait tournee aussi bien vers Demetrius que vers Belial et Asmodeus... Elle pensait que, pour le bien de Nadesia, ils auraient du s'abstenir d'entrer ainsi en scene, et surtout a ce moment precis.

Demetrius ne démordit pas de sa position. Il resta dans un coin de la chambre, haineux, à regarder Siérine. Il se fichait éperdument que Carmilla soit partie maintenant. Il avait l'impression d'avoir été l'objet d'une honteuse mascarade et maintenant, Azazel s'était fait la malle avec Ezechiel....et Nadesia...Nadesia les avait aidé à partir...Etait-ce toujours sa "fille" ? Après tout ce qui était arrivé...Siérine n'adressa pas un regard au déchu et s'assit sur le lit aux côtés de Nadesia, elle leva enfin les yeux vers lui et lui dit :

Va la chercher, imbécile...

Non, qu'elle aille moisir avec son Armani...

Arrête de jouer à l'enfant...

Tu ne comprends pas Siérine...Azazel me les a enlevé toutes les deux. Je ne récupérerai jamais ni l'une ni l'autre.

Cesse d'être toujours aussi shakespearien, rien n'est terminé, du moment que tu veux, tu peux.

Tout semble si simple pour toi Siérine. Tu ne sais pas ce que Bélial va faire à présent...

Et que va t'il faire ?

Nadesia a aidé Azazel à s'échapper, et de surcroît, elle n'a pas tué Ezechiel...Il va lui intenter un procès.

Il ne peut pas...

Je connais mieux les Sombres Lois que toi. Il le fera et elle sera condamnée à mort.

Tu ne peux pas laisser faire ça.

Je ne peux rien contre cela, je ne suis qu'un marquis, pas un apôtre.

Siérine, sur le point de frapper une nouvelle fois l'ange déchu préféra quitter la pièce. Elle se figea dans le couloir, il ne fallait pas que Carmilla apprenne une chose pareille. Si Demetrius ne voulait plus protéger sa "fille", elle le ferait. Elle retrourna sur ses pas et prit Nadesia dans ses bras. Demetrius voulut objecter quelque chose mais il préféra se taire, il se contenta de la suivre. Siérine emmena Nadesia dehors et siffla pour appeler Apophis. Il accourut. Elle posa la vampire inerte sur lui et lui dit :

Galope, galope aussi loin que tu le peux et ne te retourne jamais, emmène la loin de tout en sécurité.

Mais...

Ne discute pas. Va...

Le cheval s'éxécuta et partit. Siérine se retourna vers Demetrius et lui dit :

Que comptes tu faire à présent ?

M'enterrer quelque part, loin de tous ces problèmes...

Fuis les, quand tu te réveilleras, ils seront d'autant plus insurmontables.

Va au Diable, toi et tes sermons.

Demetrius déploya ses ailes et s'envola lui aussi vers l'horizon. Siérine restait seule devant le portail du manoir à se demander comment les choses allaient à présent se dérouler.

Carmilla avait entendu des bruits qui venait de la chambre, mais, se disant qu'il ne pourrait rien arriver de pire que ce qu'il s'etait passe, elle n'avait pas essayer de rejoindre ses compagnoms. Ce ne fut que lorsqu'elle percut le bruit du galop d'Apophis au dehors qu'elle se precipita dans la chambre, personne.... Ou etaient-ils tous passe ? Elle se dirigea vivement vers le fenetre, et appercut Apophis et Demetrius, chacun partant de son cote. Elle voulut leur crier de revenir, mais ne put pas produire le moindre son, affolee. Elle courut vivement hors de la chambre, et se dirigea vers la porte d'entre, appercut Sierine devant la porte, et se figea derriere elle, voyant que Nadesia n'etait pas la elle aussi, elle fixa les alentours, essayant de reperer l'aura de celle-ci, mais n'y parvenait pas, elle finit par demander vivement , le regard tourne vers Sierine, qui semblait plus qu'abattue :

- Mais ou vont-ils tout les deux ?! Et ou est Nadesia ?

Sans regarder Carmilla, Siérine commença :

Nous te croiyons déjà repartie Carmilla...

Siérine se retourna et fixa la vampire d'un regard désolé.

Il était dangereux, pour Nadesia comme pour Demetrius de traîner dans les parages. Après la trahison de Nadesia, Bélial va vouloir la faire éxécuter. Quant à Demetrius, je ne l'ai jamais vu aussi perdu...L'amour qu'il vous voue, à toi et à Nadesia est en train de le détruire. Va mener ta propre route, Carmilla et laisse les choses se calmer. Ne cherche pas les apôtres, reste à l'écart des anges déchus...Sois patiente...

Siérine ne savait plus quoi ajouter...Elle commença à entrer dans le manoir.

Carmilla fixa Sierine, litteralement subjugee par ce qu'elle venait de lui annoncer. Repartie ? Et ou ? Comment avaient-ils pu croire qu'elle aurait quitte Nadesia aussi rapidement ? Et surtout apres ce qu'il s'etait passe. Elle pensa soudainement a Demetrius, et fixa le ciel d'un air pensif, avait-elle ete aussi dure que lui dans ces paroles ? Avait-elle fini par ceder et par lui faire aussi mal que celui-ci ? Elle baissa les yeux vers le sol, et finit par se diriger vers l'interieur du manoir, attrapa son serpent et invita Nephtys a venir avec elle. Elle passa devant Sierine, alla chercher Anubis, monta sur son dos avec ses deux compagnoms, et lanca un regard comprehensif a Sierine :

- Je ne vais pas attendre que tout se calme sagement... Je ne laisserai jamais Nadesia seule, surtout en sachant que Belial veut la faire condamner... Qu'il essaye seulement de la toucher ou meme de la voir... Tu sais deja ou je me rends, je n'ai pas besoin de le preciser... Et si jamais tu revois Demetrius, dit lui que... Jamais je ne laisserais qui que ce soit m'empecher de vivre aupres des gens que j'aime, et qu'Armani en a paye les frais... Et aussi que je mexcuse... A bientot, du moins je l'espere...

Carmilla souria doucement a Sierine, et lanca Anubis a la poursuite d Apophis...

Siérine resta planter devant le manoir à regarder Carmilla s'éloigner.

Puissent les forces de la Nature te venir en aide si celles des Ombres ne le peuvent, elles.

Siérine rentra dans le manoir, des souvenirs de ses compagnons plein l'esprit.

Carmilla avait cette fois beaucoup de mal a suivre l’aura de Nadesia, celle-ci était etrangement faible, ou peut etre qu’elle la trouvait faible par rapport a son ancienne aura de matriarche, qui était plus puissante et donc plus simple a retrouver pour elle. Elle finit par la reperer, mais savait qu’elle ne la rejoindrait pas ce jour-la, Apophis avait du s’envoler pour ne pas etre repere, mais ou ? La était la question. En quel endroit Apophis aura-t-il penser pouvoir cacher Nadesia ? Pas sur l’archipel, ce serait surement le premier endroit ou Azazel la rechercherait. Elle soupira, et se demanda comment quitter l’archipel, puis decida qu’ils prendraient le prochain dirigeable disponible. Elle demanda a Anubis de forcer l’allure, le jour n’allait pas tarder a poindre et il ne vaudrait mieux pas se trouver a l’exterieur lors de sa manifestation. Celui-ci s’executa, et se lanca dans un galop effrene, Carmilla prit Nepthys dans ses bras pour qu’elle ne soit pas mal a l’aise, et surtout pour se sentir moins seule et rassuree. Il arriverent aupres de la plage quelques heures plus tard, Carmilla regardait le ciel avec anxiete, il était vraiment temps qu’elle trouve un endroit ou se proteger… Elle soupira de bonheur en appercevant l’objet de ces recherches, poste pres d’une falaise a l’autre bout de la plage. Elle descendit d’Anubis, Nephtys toujours logee dans ses bras, et s’avanca vers le dirigeable. Une hotesse l’accueillit, la regarda bizzarement, puis finit par la faire penetrer vivement dans le dirigeable en voyant les premiers rayons de soleil dans le ciel, celle-ci l’emmena a la soute pour les animaux, et se prepara a l’emmener dans une chambre situe plus haut. Mais Carmilla refusa, elle preferait rester avec ses compagnoms, meme s’il il fallait qu’elle reste dans la soute avec eux. L’hotesse souria, laissant entrevoir ses canines, aussi aiguisees que celle de Carmilla, et lui ouvrit une porte annexe, celle-ci laissa entrevoir une chambre spacieuse, qui semblait etre adapte pour les passagers aussi bien animaux de toutes sortes que pour vampires, succubes ou tout autre race semblable a des humains. Carmilla lanca un regard ettone a l’hotesse pendant que celle-ci se dirigait vers l’escalier qui menait a l’etage apres lui avoir murmure : « D ordinaire nous ne reservons cette piece qu’a des personnes qui peuvent se permettre de se l’offrir, mais personne n’a jamais voulu rester avec ses animaux jusqu’ici, je ne vois pas pourquoi je ne vous la donnerais pas… Dormez bien et appeler moi en cas de besoin ». Elle dispart u dans l’escalier, laissant Carmilla se remmemorer la scene avec un air ettone. Celle-ci penetra dans la piece, et regarda ses compagnoms s’affairer, Anubis se precipita joyeusement vers un espace ammenage qui était aussi grand qu’une ecurie entiere, et Carmilla, Nephtys et son serpent se posterent tous les trois sur le lit. Carmilla resta assise au bord, songueuse, puis finit par s’allonger lentement sur le lit, se retourna et fixa Nephtys. Elle leva sa main, rammena la chatte contre elle, la caressa tendrement, avant de murmurer :

-Que crois-tu qu’il va se passer a present ? Il semblerait que tout ce que nous entreprenons ne soit voue qu’a l’echec… Mais je ne perdrais jamais courage, jamais je ne laisserais quelqu’un m’empoisonner la vie. Nous retrouverons Nadesia, je peux te le prommettre, et nous vivrons comme avant. Meme si je dois affronter Belial pour cela…

Nephtys se lova contre Carmilla et répondit :

Tu sais, tu n'as pas à t'en faire. Je vis avec Nadesia depuis qu'elle est un vampire, autant te dire que ça fait un bout de temps. C'est Siérine qui nous a offert, moi et Apophis à Nadesia alors qu'elle était toute jeune vampire. Je n'étais encore qu'un chaton et Apophis qu'un poulain quand Siérine nous a recueilli. Elle nous a doté de pouvoirs exceptionnels en nous prenant comme familiers pour exercer sa sorcellerie. Nadesia est arrivée une dizaine d'années après que Siérine nous ait pris sous son aile. En nous mordant, moi et Apophis, Nadesia nous a rendu immortels comme elle. Apophis doit se nourrir de sang de temps à autre, tout comme moi mais c'est un besoin beaucoup moins vital que chez les vampires, ça ne m'imposait pas grand chose de nouveau à moi étant donné que je suis un carnivore par nature. Enfin, pour en revenir à Nadesia, nous avons déjà essuyé tant de péripéties seulement à nous trois, tu ne devineras jamais tout ce qui a pu nous arriver en l'espace de tous ces siècles de quêtes archarnées. Et crois moi, parfois nous avons vraiment cru que nous étions au bord du gouffre, une fois, alors que nous traversions un lac gelé pour nous rendre dans un endroit précis des Carpates, Apophis a failli mourir car il est tombé à l'eau. A la seule force de ses bras de jeune vampire, Nadesia a réussit à le sauver mais a mis une bonne semaine à se remettre de cette expérience. Une autre anecdote, quand nous étions à Santorin, Nadesia a été capturée par des goules qui l'auraient eviscérée, si ces vils cadavres ambulants n'avaient pas redouté les chats comme animaux sacrés, en l'occurence, moi. Tout ceci pour te dire que nous avons maintes fois cru notre fin proche et que toujours nous avons su nous relever. Nadesia n'est pas faite pour ne vivre qu'une courte éternité, elle a encore un grand avenir devant elle et tu en fais partie.

Sur ces mots, Nephtys s'endormit presque aussitôt.

Carmilla avait passe une grande partie de la journee allongee aupres de Nephtys, et n’avait cesse d’enchainer crises de chagrins et d’angoisse, puis avait finit par sombrer dans un demi-sommeil, qui tenait plus de l’evanouissement momentane que du sommeil. Elle emmerga vivement de ces reveries , avec une sensation de soif qu’elle n’avait pas ressentie depuis longtemps, elle se leva vivement, et sortit silencieusement de la chambre, essayant de ne pas reveiller ses compagnoms. Elle marcha doucement dans le couloir du premier etage apres avoir monte les escaliers. Elle tentait vainement de se controler, mais ne pensait qu’a trouver une victme au plus vite. Elle chercha l’aura d’une eventuelle proie, mais ne savait pas si elle trouverait un humain dans ce dirigeable. Elle entendit une poignee de porte s’ouvrir, et se figea contre le mur, il fesait jour, ce ne devait donc surement pas etre un vampire, ou tout autre creature de la nuit, mais apres tout, les parois du dirigeable ne laissait pas une seule parcelle de lumiere filtrer a travers celles-ci. Elle se sentait de plus en plus mal, la faim la torturait, avant meme de voir de qu’elle creature il pouvait s’agir, elle se precipita vers elle, et la mordit vivement au cou. Elle sursauta de surprise en decouvrant qu’elle s’en prenait a l’hotesse qui l’avait acueilli tout a l’heure, elle finit par la lacher vivement, et s’eloigna d’elle. Celle-ci la regarda, tout en se maintenant contre le mur, elle reprit son souffle et regarda Carmilla en riant, ce qui ne fit que la choquer encore plus : « Ce n’était pas la peine de monter pour ca… Vous auriez pu m’appeler, je vous aurais ammener quelque chose... D’ailleurs, j’allais vous chercher, nous allons arriver a la Colline de la mort, je vous conseille de reveiller vos amis… Ah, et tenez, j’allais vous apportez ceci egalement ». Elle s’approcha d’elle, et lui tendit une grande fiole remplie de sang : « Je vous aurais bien ammener une victime, mais nous n’en avons plus… J espere vous revoir lors de votre depart ». Sur ce, la vampire sourit a Carmilla, et penetra dans la piece dont elle venait de sortir. Carmilla resta plantee dans le couloir, et se demanda ce qu’il s’était passe, elle n’avait pas vraiment tout suivi… Elle porta la fiole a sa bouche, et but doucement le sang qu’elle contenait. Elle soupira, calmee, au moins une personne qui ne voulait pas l’empoisonner, sa soif appaisee, elle lanca un coup d’œil derriere elle, et retourna au sous-sol. Elle se dirigea vers l’espace ou dormait encore Anubis, l’embrassa doucement en lui caressant l’encolure pour le reveiller, et se posta sur le lit :

-Nephtys ? Nous allons arriver a la Colline de la mort…

Carmilla prit son serpent dans ses bras, et le posa sur ses epaules, prit Nephtys a son tour, et rejoint Anubis, ils sortirent par le passage reserve au animaux. L’hotesse les attendait déjà devant la sortie, elle sourit en les voyant et murmura a l’attention de Carmilla :

-Je vous ferais sortir en vitesse une fois atteri, il ne vaudrait mieux pas pour moi que l’on sache que je vous ai fait laisser la en bas sans accord…

-Je ne vous remercierais jamais assez…

-Mais vous ne le devez pas ma chere. Ce n’est pas comme si ce dirigeable avait été plein…

Le dirigeable atterit sur la falaise, Carmilla monta sur Anubis, et les quatres compagnoms sortirent du dirigeable, Carmilla lanca un dernier regard a la vampire, et celle-ci lui lanca un clin d’œil, que Carmilla lui rendit avant de se retourner. La lune avait enfin reprit sa place dans le ciel, Anubis s’arreta sur la falaise, laissant Carmilla descendre de son dos, celle-ci fixa d’un air pensif les alentours, elle se sentait tellement seule… Elle finit par s’ecarter de celle-ci, et s’assit contre un arbre, des larmes coulaient doucement sur ses joues, des larmes qu’elle ne cherchait plus a refouler… Nadesia lui manquait terriblement ces derniers temps, tout ce qu’elle esperait c’était de la retrouver, elle avait l’impression qu’elle ne faisait que ca ces derniers temps, mais elle avait peur que le fait de tenter de chercher, et de suivre sa piste permette a Belial de la retrouver a travers elle… Elle finit par se relever, et remonta sur Anubis… Ou devait-elle aller a present ? Carmilla regarda autout d’elle en reflechissant.. Apophis ne serait jamais rentre dans Murmures Sombres pour cacher Nadesia, mais cela n’eliminait pas tous les alentours de la ville. Elle choisit de reflechir plus tard, et d’agir avant, elle dirigea Anubis vers la foret qui l’entourait…

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