Périple exotique [terminé]

Carmilla resta assise aupres d'Anubis, et commenca a le rassurer pour que celui-ci se calme, le cheval commencait deja a vouloir se degager. Elle lui murmura quelques paroles rassurantes, apaisantes, et regarda Demetrius, une mine un peu deprimee, se demandant ce qu'il se passait et pourquoi etait-ce toujours eux les victimes ? Tous ces evenements n'etaient pas vraiment les bienvenues, elle voulait retrouver Nadesia le plus vite possible, mais apparement, le filet n'etait pas d'accord... Elle commenca a soupirer, et regarda autour d'elle, quand elle pensait avoir perdu Nadesia, cela ne l'aurait nullement genee, mais pas a ce moment-la... Et puis en meme temps, elle ne savait pas a quoi s attendre de la part D'Azazel, allait-elle retrouver la Nadesia qu'elle connaissait, ou allait-elle retrouver une Nadesia qu'elle ne connaissait pas, qui partirait finalement avec Azazel ? Elle resta dans un etat second pendant quelques instants. Puis finit par tourner la tete vers Demetrius, las de toute cette malchance qui s'abattait sur eux :

- Hum... Es-tu capable de detruire ce filet ?... J'en ai plus qu'assez...

Carmilla adressa un sourire reconfortant a Demetrius, un sourire non-sincere en verite, mais elle savait que ce n'etait pas en se lamentant sur leur sort qu'il sortiraient de ce piege...

Carmilla enlaca doucement Demetrius, se rendant soudain compte qu'il comptait enormement pour elle, il etait toujours la lorsqu'elle en avait besoin, lorsque Nadesia n'etait pas aupres d'elle, il etait le seul a pouvoir l'aider a surmonter le fait qu'elle ne soit pas a ses cotes... Elle voulait rejoindre Nadesia, mais quelque chose l empechait de bouger, elle demeura dans les bras de Demetrius un long moment, soupira lorsque celui-ci lui caressa les cheveux, et finit par ceder... Elle leva la tete, fixa Demetrius quelques instants, et finit par l'embrasser langoureusement. Elle savait que les talents d'incube de ce dernier ne jouait en rien sur ce qu'elle eprouvait pour lui... Elle finit par mettre fin au baiser, et enfouit son visage dans les cheveux de Demetrius :

- Je... Je t'aime...

Carmilla souria a Demetrius en l'entendant parler, elle se detendit doucement, repondit au baiser de Demetrius, et se laissa installer sur Anubis. Elle se sentait bien, prete a affronter ce qui l'attendait, a present, elle repensait a ce qu'avait dit Demetrius, tout allait s'arranger... Elle l'esperait de tout coeur... Elle regarda Demetrius, puis se rendit compte qu'elle desirait rester, et reprendre les choses ou elle et Demetrius les avait laissees... Elle rougit violemment, et commenca a fixer son regard sur Anubis... Decidement, tous ces evenements la tourmentait. Elle commenca a sourire, se disant que ce n'etait pas vraiment les evenements qui la poussait a reagir ainsi. Elle tourna finalement le regard vers Demetrius, elle devait se contenir, et le savait, ceder maintenant etait inutile... Elle remarqua que celui-ci aussi semblait decider a fixer un point fixe, et a ne pas la regarder. Elle detourna la tete et fit de meme, un peu genee, se demandant pourquoi elle agissait ainsi envers lui, alors qu'elle souhaitait la meme chose que lui...

Carmilla ne cessait de trembler, ce qui la derangait car elle ne savait pas pourquoi, les ailes de Demetrius l’entouraient et la rechauffaient considerablement. Elle decroisa les bras, et posa les paumes de ses mains sur la poitrine de Demetrius, ce qui lui permit de se serrer un peu plus contre lui. Elle deposa ses levres sur le haut du torse de Demetrius, l’embrassa doucement, decola legerement sa bouche de celui-ci, et remonta lentement le long du cou de Demetrius, son souffle caressant la peau de celui-ci, puis enfouit son visage dans son cou. Elle soupira, elle eprouvait une sensation bizzare, qui ne devait pas regner en elle, elle se sentait appaisee, sereine… Mais cette sensation l’assaillait, elle tentait de detecter la cause de celle-ci, puis finit par se raidir legerement en se rendant soudain compte de ce qu’elle eprouvait… De la culpabilite… Elle se raidit totalement, et commenca a se poser les questions qui etaient restees emprisonnees en elle pendant ces derniers instants… Comment pouvait-elle eprouver autant de desir pour Demetrius, et desirer qu’il fasse ce qu’il venait de faire, alors qu’elle ne savait pas ou se trouvait Nadesia, comment elle allait, si elle reviendrait vraiment, elle pensait a tout ce qu’elle aurait voulu lui dire, et faire… Carmilla se recroquevilla sur elle-meme, et ferma inconsciemment son esprit, elle finit par fermer les yeux, decidement, elle était plus egoiste qu’elle ne l’imaginait, elle avait l’impression de tromper Nadesia, de devoir se cacher comme une traitresse pour reussir a avouer ses veritables sentiments aux gens qu’elle aimait, comme l’homme qui se trouvait pres d’elle… Elle s’ecarta doucement de lui, fixa son regard sur le sien, et lui caressa doucement la joue :

- Je suis donc si egoiste, si fourbe… Je n’arrete pas de fermer mon esprit aux personnes que j’aime… Et ce n’est que quand ils ne sont plus aupres de moi que je pense a tout ce que j’aurai du et voulut leur dire… Alors… Si l’envie te prenait de partir loin de moi toi aussi, je voudrais te redire quelque chose… Elle passa sa main sur les levres de Demetrius : Je t’aime… Et plus jamais je ne m’en cacherai… J espere que tout va s'arranger... Et que nous pourrons enfin vivre en paix...

Sur ces mots, Carmilla ferma les yeux, permettant ainsi a une larme de sang de couler sur sa joue, elle etait epuisee, et pourtant, elle ne parvenait pas a s'endormir, elle tourna finalement la tete et murmura tres faiblement :

- Nadesia... Pardonne-moi... Je n'aurai jamais du me montrer aussi distante avec toi... Si je te revois vraiment... Je te jure que je n'hesiterais plus et que je te montrerais combien je t'aime...

Carmilla se blottit contre Demetrius, et ne put s'empecher de reflechir... Non... Elle ne pouvait pas s'en vouloir, elle aimait Demetrius, et alors ? Cela ne l'empecherait pas de considerer Nadesia comme la personne qu'elle aimait le plus au monde, le contraire serait stupide... Tout ce qu'elle regrettait, maintenant qu'elle y reflechissait, c'etait de ne jamais avoir pleinement profite des moments qu'elle avait passe seule a seule avec sa compagne... Il fallait toujours qu'elle reagisse tres tard, a croire que ses neurones avait des problemes... Elle souria doucement a cette idee, si elle commencait a se blamer ainsi, c'est qu'elle etait completement epuisee, cela ne lui arrivait que tres rarement. Elle ferma les yeux, se disant finalement que ce n'etait pas un mauvais reve, elle se sentait bien, mais que ca le deviendrait si Azazel ne tenait pas parole, ce qui l'effrayait... Elle cessa de reflechir, se disant qu'elle ne fesait que se perdre dans ses pensees, et gachait l'instant present. Elle finit par se laisser sombrer dans un sommeil profond, entortillant doucement les cheveux de Demetrius entre ses doigts pour se calmer, et murmura tout en s'endormant :

- Merci... Pour tout ce que tu fais pour moi...

Carmilla s'eveilla doucement, elle avait entendu des voix, et s'etait redresse vivement, puis avait soupire de soulagement en voyant qu'il s'agissait de Demetrius et de Nephtys. Elle ramena la cape de Demetrius sur elle, mais ne se levait pas... Elle avait peur a present, elle savait que dans quelques heures elle aurait sa reponse... Allait-elle retrouver Nadesia ? Et si oui, dans quel etat ? Elle baissa finalement les yeux, puis se leva a contre-coeur. Elle s'enveloppa dans la cape de Demetrius, et commenca a le rejoindre, elle s'arreta quelques secondes, hesitante, puis finit par se diriger vers lui. Elle se posta derriere lui, souria et murmura :

- Bonsoir... beau bipede...

Carmilla fixa Demetrius de dos, elle souria un instant, puis decida de se changer, elle commencait a avoir froid. Elle enfila le pantalon en cuir et le corset, Demetrius avait raison, ses vetements etaient superbes. Elle retourna aupres de Demetrius, lui posa sa cape sur les epaules, et posa ses mains sur les hanches de celui-ci, un sourire amuse au levres :

- Merci...

Elle embrassa furtivement Demetrius, puis se dirigea vers son serpent, qu'elle prit dans ses bras et le deposa sur ses epaules. Elle se dirigea vers les autres animaux, caressa chacun d'eux pour leur dire bonjour, et commenca a regarder autour d'elle. Elle esperait que tout se passerait bien... Elle crut sentir une aura lointaine, tres lointaine meme, mais familiere... Son serpent se contracta violemment, il avait du percevoir celle-ci lui aussi. Elle le caressa pour le calmer, ce ne serait pas la premiere fois qu'il l'etranglait ainsi, en sentant sa main sur sa peau, celui-ci se calma, et relacha son etreinte. Carmilla se concentra a nouveau, plus rien... Elle finit par se tourner vers Demetrius, un peu perdue.

Carmilla suivait Demetrius, un peu angoissee, et se retourna vers la jungle, elle avait senti a nouveau une aura, mais celle-ci etait differente , familiere, et elle la percevait plus fortement. Elle savait qu'il fallait faire vite, mais elle descendit d’Anubis, et se dirigea vers elle, cette aura ne lui etait pas inconnue. Son serpent commenca a descendre le long de ses jambes, et alla se refugier sur Anubis, Carmilla le regarda faire, intriguee, son serpent avait-il reconnu l’aura ? Carmilla adressa un sourire a Demetrius, et finit par se concentrer, cette aura était puissante, et la chose dont elle emmanait semblait bouger, se rapprocher d’elle. Carmilla sursauta, elle venait de voir une ombre dans la brume, accompagnee d’une autre, plus imposante. Elle entrevit la forme d’un corps humain, et finit par reconnaitre l’aura… Elle fixa l’ombre qui se trouvait a quelques metres d’elle… « Non, pas ici… pas maintenant… », et murmura avec une voix tremblante :

- Armani…

L’ombre s’eclaira brutalement, la brume semblait se degager autour d'elle, Carmilla reconnut sa genitrice, une vampire imposante… Son corps parfait, son regard hypnotiseur, son apparence de femme de 20 ans… Carmilla se raidit, effrayee, elle se souvint soudain des derniers moments qu’elle avait passe avec celle-ci, elle n’avait jamais regrette de l’avoir quitte. Sa genitrice s’approcha d’elle, ses yeux d’un violet bien plus clair que ceux de Carmilla comtemplaient fixement cette derniere, elle semblait plus que ravie de la retrouver, un sentiment qui n’était pas partage… Armani prit finalement la main de Carmilla, et lui fit un baise-main avec beaucoup de grace. Carmilla retira sa main de celle de sa genitrice, la fixa un long moment, elle n’avait pas changee… Toujours les memes cheveux d’un violet fonce qui lui arrivait au milieu du dos, ce visage si semblable au sien, seul son regard semblait avoir quelque peu change, il était encore plus intense que d’habitude, mais le desir qu’elle avait toujours lu en eux semblait ne pas avoir disparu. Carmilla regarda la jument d’Armani arriver derriere celle-ci, puis fixa a nouveau la vampire. Elle recula doucement, se dirigea vers Anubis, et murmura avec la meme voix tremblante, teintee de colere cette fois :

- Puis-je savoir ce que tu fais ici ? Ce n'est vraiment pas le bon moment...

En entendant cette question, Armani commenca a sourire d’un air satisfait, elle suivit Carmilla et se posta juste devant elle, son visage a quelques centimetres du sien, elle passa delicatement sa main sur la gorge de Carmilla, celle-ci frissona en entendant la voix douceureuse de sa genitrice :

- Je ne m’attendais pas a un tel accueil apres tant d’annees… Je te rappelle que cela fait plus de deux siecles que tu es partie. Il faudra peut etre que je te demande pourquoi… Tu es encore plus magnifique que dans mes souvenirs…

Carmilla retira violemment la main d’Armani de sa gorge, le fait qu’elle la touche a nouveau l’horripilait :

- Epargne-moi tes commentaires et reponds-moi…

Armani souriait en fixant toujours Carmilla, les yeux brillants, elle se rapprocha encore plus de cette derniere, et passa doucement ses mains sur les hanches de celle-ci :

- Ta question est stupide enfin, je suis venue ici pour te retrouver… Tu m’as quitte sans meme prendre la peine de dire aurevoir, la derniere nuit que nous avons passe ensembles ne fut pas des plus agreables, je l’admets volontiers, mais tu ne sais pas a quel point tu as pu me blesser… J’ai cherche un pretexte pour te rejoindre, voila tout, et j’en ai trouve un… Elle lanca un regard sadique a Carmilla : Je sens ta detresse a des centaines de kilometres a la ronde , cherie. Et cela depuis quelques temps déjà… Tu ne t’en rends peut etre pas compte pour le moment, mais tu as besoin de moi pour etre heureuse.

Armani embrassa vivement Carmilla, lui mordant fortement la levre superieure, celle-ci ne pensait meme pas a se degager, habituee a ce genre de choses de la part de sa genitrice, mais finit par s’ecarter d’elle vivement, et fixa celle-ci d’un air degoute, les levres en sang :

- Je n’ai jamais eu besoin de toi… En tout cas plus maintenant… Je n’ai besoin que des personnes qui se trouvent a mes cotes ces derniers temps… Il ne s’interesse pas a moi pour la meme raison que toi…

Carmilla se retourna finalement vers Anubis,prise au depourvue, et l’enfourcha, ses yeux rouges de colere fusillaient Armani, elle lui parla inconsciemment par la pensee : « Fiche le camp… Nous sommes presses.» . Armani regarda autour d’elle, se delectant du sang de Carmilla qui jonchait encore ses propres levres :

-Je vois ca… C’est un incube, n’est ce pas ? Et tu penses vraiment qu’il s’interesse a toi ? Ma pauvre cherie, tu as encore beaucoup de choses a apprendre sur ce monde… Tu aurais du attendre un peu avant de partir, mais tout n’est pas perdu, je peux encore remedier a tout ca…

Armani fixait Demetrius avec un vif interet, lui lanca un clin d’œil amuse, et tourna a nouveau son regard vers Carmilla :

-Tu reviendras tres vite dans mes bras, cherie… J’en suis assuree. Peut etre pas tout de suite, mais prochainement… Tu ne resisteras pas longtemps sans moi, tu n’as jamais resiste longtemps quand tu me savais pres de toi… Je t’obsede tant que ca ?

- Je te retourne la question…

Armani se passa la langue sur les levres en souriant,essuyant ainsi le sang de Carmilla qui était encore sur ses levres, finit par enfourcher son propre cheval, se posta devant Carmilla et embrassa furtivement cette derniere, puis fit volte-face apres avoir sourit avec ravissement a Demetrius :

- Je vous conseille de faire attention mes tourtereaux, les environs ne sont pas sures, mais ne t'inquiete pas mon amour, je te surveille, et puis je viendrais te chercher bien assez tot, et tu resteras avec moi... Meme si je dois te faire souffrir pour cela..

Carmilla resta figee jusqu'à ce qu’elle entende le froissement des ailes du cheval d’Armani, Nornia . Elle avait a peu pres les memes facultes qu’Apophis, mais encore plus developpees. Carmilla finit par enfouir son visage dans ses mains, pourquoi avait-il fallu que sa genitrice choississe ce moment pour la rejoindre ? Cela ne ferait que lui causer encore plus d’ennuis, car celle-ci avait raison… Malgre le fait qu’elle ait reussi a se montrer distante avec elle, ce qui avait déjà été difficile , elle savait qu’elle ne resisterait pas longtemps avant de la rejoindre, Armani commencerait tot ou tard a hanter ses pensees, et a parvenir a ses fins. Carmilla savait a present que celle-ci se trouvait tout pres d’elle, la surveillerait en permanence… Et ne la lacherait pas tant qu’elle ne serait pas persuadee que Carmilla lui appartiendrait a nouveau. Elle soupira, et tourna un regard perturbee vers Demetrius :

- Je te presente ma genitrice, Armani…Elle s’arreta un instant avant d’ajouter avec un ton ironique : Maintenant que j’y reflechis, je dirais meme Azazel version feminine, si tu vois ce que je veux dire…

Carmilla posta Anubis aux cotes d'Apophis, le nuage d'ombre qui s'etait evanoui revenait progressivement , elle baissa les yeux:

- Partons d'ici... Il faut continuer... Elle ne m'a pas vraiment rassure...

Carmilla lanca un regard stupéfait a Demetrius, elle n’avait aucunement envie de parler de ce qu’il s’était passé… Pour elle,cela signifiait quelle n’avait pu se résoudre a oublier sa génitrice durant ses deux derniers siècles, ce qu’elle avait tant de fois essayé de faire. Mais ces derniers temps, elle avait fini par réussir, grâce a Nadesia et à Demetrius. Elle détourna la tete, hésitante, ce retour en arrière ne lui plaisait pas, mais elle sentait que Demetrius avait besoin de comprendre. Elle retourna finalement son regard violet vers lui :

-Le mieux serait que je te raconte cette histoire a partir de la nuit ou je l’ai rencontré. Elle soupira, et continua en caressant machinalement son serpent : J’ai rencontré Armani en 1610, un mois après l’arrestation de ma mère, dans la ville voisine que jusqu'alors, je ne connaissais pas, n’étant jamais sortie de notre château. Ce soir la, j’etais encore plus angoissée que d’habitude, ma mère était toujours emmurée dans notre château, et ne pouvait pas en sortir depuis un mois, et il m’était impossible de la rejoindre, je me retrouvais seule, errant un peu partout. J’avais décidé une nouvelle fois de tenter de pénetrer dans le château, durant tout le trajet, je sentais qu’on me suivait, j’avais horriblement peur, ma mère avait été arretée, et je ne tarderais surement pas a l’être tot ou tard si on me retrouvait. J’ai donc coupé par la foret, il faisait sombre, et je n’avais jamais emprunter ce chemin. Apres avoir passé une heure a errer dans l’obscurité totale, j’ai finalement decidé de repartir, ce qui ne serait pas simple, ne sachant pas ou je me trouvais. J’essayais de retrouver la lisière de la forêt quand soudainement, j’ai commencé à perdre le contrôle de mes jambes, celles-ci ne voulaient plus me maintenir, j’ai su pourquoi par la suite, quand j’ai commence a perdre l’équilibre, une main glacée m’a retenue. Muette de stupéfaction, je me suis retournée pour apercevoir le propriétaire de celle-ci. Même dans l’obscurité la plus totale, j ‘ai apercut les yeux d’Armani, incroyablement brillants, qui me comtemplaient déjà avec cet intérêt particulier :« Tu devrais faire attention ma douce… C’est plutôt dangeureux par ici ». Et puis soudainement, je ne sentis plus rien, je tombais inconsciente dans ses bras. Je me réveillais plus tard, allongée dans un lit magnifique, avec un mal de tête épouvantable, et une vive douleur dans le cou, je portais ma main a celui-ci, et sursauta violemment en entendant a nouveau le doux murmure de la voix : « Tu ne devrais pas t’agiter, tu es faible et malade. Heureusement que je suis arrivée avant que tu ne sois… irrécuperable. » Je compris que la personne qui m’avait trouvé dans la foret m’avait emmenée, je vis une femme, faiblement eclairée par la bougie qui se trouvait sur la table de chevet, éxtrèmement attirante, qui se tenait face a moi, ses yeux violets me dévisagant bizzarement. Elle n’hésita pas une seconde, et vint s’allonger a mes cotes, posa sa main sur mon cou, et me caressa tendrement les cheveux : « Tu ne crains rien , ne t’inquiète pas, tu pourras rester ici autant de temps que tu le souhaiteras… Je m’appelle Armani. »

Carmilla stoppa son récit, se rendant soudainement compte qu’elle n’avait jamais oublié ces moments,malgré tout le mal qu’elle s’était donné pour. Elle finit par continuer :

-Je m’étais finalement endormie a ses cotes, étrangement calme. Je me réveillais je ne sais combien de temps apres, seule, du moins c’est ce que je croyais jusqu'à ce que j’apercoive Armani sortir de l’ombre. C’est cette nuit-la qu’elle m’a avoué etre un vampire, elle n’eut pas a m’expliquer ce qu’il en résultait, je connaissais déjà très bien ces légendes. Elle me demanda… Non… Elle me supplia de rester a ses côtés, me disant qu’elle ferait de moi un vampire, me jurant que je ne serais plus jamais seule. Je n’avais pas pu hésiter ne serait qu’une seconde, la voir aussi troublée m’était insuportable…

Carmilla dévisagea Demetrius quelques secondes, et continua :

-Pourquoi je ne l’aime pas ?... Je n’irais pas jusqu'à employer ces termes la. Je ne peux me résoudre a l’oublier, je l’aime d’une manière indéffinissable… Je l’ai toujours aimé, et pourtant tellement détesté. Elle avait réussi a me charmer avec une facilité ettonante, et j’avais déjà décidé que jamais je ne la quitterais, je le lui avait même promis. Mais ce que je ne savais pas, c’était qu’elle s’était prise d’une passion brutale pour moi, un amour égoiste, exclusif et malsain. Quiconque m’approchait était immédiatement tué, même me nourrir n’était pas un plaisir, car il fallait que je fasse vite. J’étais son jouet, sa propriété, elle faisait déjà de moi ce qu’elle voulait, et je ne m’en suis jamais plainte, ne me doutant pas de la réel nature de ses sentiments, j’étais heureuse, et me sentait vraiment vivante pour la première fois, a ce moment-la, je ne l’aurai quitté pour rien au monde. Jusqu'à ce soir- la… Pourquoi je suis partie ? Pour une raison simple. 4 ans s’étaient ecoulés, 4 ans de disputes et de reconciliations rapides, je ne supportais plus la facon qu’elle avait de me séquestrer, je commencais a comprendre… Et pourtant, je ne pouvais me decider, ni même penser être loin d’elle, malgre tout, je m’enfuiyais souvent. Mais elle me connaissait parfaitement, elle savait que pour que je revienne, il fallait simplement qu’elle se trouve dans les environs, et qu’elle me montre qu’elle était la, non loin de moi… Il n’y avait jamais vraiment eu de querelles tres sérieuses, mais les retrouvailles étaient plus que chaleureuses… Si elle m’a fait du tort ? Je ne sais pas… Elle cherchait a me faire souffrir, hantait mes pensées, m’obsédait, me controlait, et m’oppressait… Pourtant je n’ai jamais pu m’empecher de ressentir une vive attirance pour elle, peut etre que j’eprouvais ce besoin de me sentir vraiment indispensable... Cette fameuse nuit, notre querelle était tres sérieuse, j’avais fini par vouloir retrouver ma mère, ce qu’Armani n’approuvait pas, elle savait que je finirais par vouloir me venger des personnes qui m’avait fait souffrir, et par ce biais a m’éloigner d’elle peu a peu… Pour m’en dissuader, elle n’a pas vraiment choisi la meilleure solution… Elle s’est jeté sur moi, m’a plaqué au sol, et a commencer a me violenter de toutes les manières possibles et immaginables, dévorée par une rage sans nom, et par l’amour qu’elle me portait. Elle avait fini par se figer, s’était écroule sur le sol, et a commencé a pleurer violemment, s’excusant par vagues, épouvantée par ce qu’elle venait de faire. Je me suis finalement redressée, et l’ai contempler longuement, nue, le corps en sang a cause des blessures qu’elle m’avait faite, et ne réagis pas, ne pouvant pas me decider a la blamer.. Elle était en proie a un amour plus qu’obsessionelle et conservateur, dangeureux pour elle, et surtout pour moi. Encore une raison de plus pour que je partes loin d’elle, même si je ne l’avais pas encore decidé. Je me suis dirigée vers elle, rongée par la culpabilité, la voir souffrir me transpercait le cœur, et me suis postée a ses côtés. Elle a fini par m’enlacer brutalement, répetant sans cesse les mêmes phrases : « Ne pars pas… Je t’en supplie, reste avec moi… Pardonne moi mon amour, excuse-moi… ». Je n’avais rien dit, mon choix était fait a ce moment précis, elle s’était redressée, et m’avait embrassé langoureusement en m’allongant sur le sol. Je n’émettais pas de résistance, j’avais peur d’elle. Et d’un autre cote, je la desirais totalement… Après je ne sais combien de minutes, voire d’heures, nous avions fini par nous endormir ensembles, épuisées après avoir mit fin a notre étreinte en échangeant éxagérément nos deux sangs, emportées par un désir commun…

Carmilla s’arrêta a nouveau , elle ne supportait pas de continuer, mais s’arreter maintenant ne l’aiderait pas :

-A peine éveillée, j’ai décidé de partir, j’ai prit Armani dans mes bras, l’ai installe dans le lit sans la réveiller, m’était habille après avoir vérifié que mes blessures avaient disparu, et était sortie de la maison, sans laisser le moindre mot. Et me dirigeais vivement vers le château de ma mère… La suite, tu la connais déjà…

Carmilla se tut, les larmes aux yeux, elle avait échoué, n’avait pas réussi a oublier… Elle entendit la voix d’Armani résonner dans sa tète : « Tu vois chérie, tu ne peux m’oublier… Tu vas finir par me rejoindre, car tu en meurs d’envie… Tu m’attends patiemment depuis tant d’années. » Carmilla tourna son regard vers le sol, se prenant la tète dans ses mains, elle ne supportait pas quand Armani lui faisait ca, elle lui faisait mal… Elle profita d’un moment de répit pour lui répondre : « Tu vas finir par m’abimer a nouveau… Tu ne veux pas abimer ton jouet n’est ce pas ? »… Plus rien. Carmilla connaissait bien Armani, et réciproquement… Elle savait que celle-ci n’aimait pas qu’elle lui en veule pour ce qu’elle lui avait fait, et encore moins qu’on le lui rappelle. Carmilla soupira, mais a quoi jouaient-elles ? Malgré tout, elle savait que ce jeu ne cesserait que lorsqu’elles seraient a nouveau ensembles, et seules… Elle finit par fixer Demetrius :

- Ce n’est pas de la simple convoitise, elle est bien trop égoïste… Elle veut me posséder totalement, je suis son jouet, et même si je ne le veux pas, elle viendra me chercher tôt ou tard… Elle a attendu patiemment, a choisi le meilleur moment, et a finit par se montrer pour me troubler encore d’avantage, jusqu'à ce que ca en devienne insupportable et que je finisse par craquer. C’est ainsi qu’elle m’a récupérée tant de fois… J’espère que ca ne se passera pas ainsi… Elle hesita : Hum… Peut être pas… Si tu n’avais pas été la, je serais déjà dans ses bras… Alors pour m’arracher a Nadesia et a toi en même temps, je pense qu’elle va s’amuser… Elle souria, perdit son sourire après quelques secondes, puis murmura : Mais si elle commence a vouloir vous faire du mal, je partirais, ca, soit en certain… Elle pourrait très bien aller jusque la, elle n’aime pas beaucoup partager, et ne semble guere enchantée de voir que je suis avec d’autres personnes… Et puis, elle ne ressemble pas aux vampires normaux, elle est bien plus puissante malgré les apparences, moi-même je ne sais pas l’âge qu’elle a… Et je ne veux pas que vous ayez d’avantages d’ennuis a cause de moi…

Carmilla avait posé sa main sur la joue de Demetrius en disant ces derniers mots, elle ne voulait en aucun cas les quitter, mais savait que peut-etre elle le devrait, pour protéger Demetrius et Nadesia, et même si elle n’osait pas se l’avouer, protéger Armani… Elle lui souria tendrement, puis retira doucement sa main de sa joue, et comtempla le sol, le regard vide.

Carmilla regarda Demetrius s’éloigner, choquée par sa réaction, elle resta impassible quelques instants, finit par faire faire volte-face a Anubis, et le lanca au triple galop sur le pont, énervée et offensée. Elle traversa l’ile entiere, et apres deux heures de chevauchee se retrouva a nouveau sur la plage ou ils avaient tous echoues la nuit derniere. Elle descendit rapidement d’Anubis, le regarda doucement, le cheval avait fourni trop d’effort ces derniers temps, apres une telle course, il était epuisee, elle l’embrassa sur le bout du nez, le laissa se reposer sous les arbres, et se dirigea vers la plage. Elle finit par se faufiler vivement dans l’eau froide, cherchant a calmer la rage qui bouillonait en elle, et resta ainsi quelques minutes, sans bouger. Meme l’eau glacee dans laquelle elle se trouvait n’arrivait pas a provoquer le moindre petit frisson sur sa peau, elle n’eprouvait aucune sensation, completement insensible a tout ce qui se trouvait pres d’elle. Comment pouvait-elle emmetre un choix ? A ce moment-la, elle preferait encore rejoindre Armani, se disant qu’il était trop tard, que les merveilleux moments qu’elle avait pu passer avec Nadesia avaient de toute manière ete les derniers… Et elle preferait ne pas penser a Demetrius… Elle sentit une main se poser sur son epaule, tourna vivement la tete de cote, et regarda a nouveau l’eau d’un air indifferent quand elle vit qu’il s’agissait d’Armani, celle-ci l’attira contre elle sans dire un mot, caressa lentement son cou, descendit lentement ses mains le long de sa poitrine et posa ses mains sur son ventre. Elle ria doucement, et murmura a l’oreille de Carmilla:

- He bien… Tu as abandonne la partie plus vite que je ne le pensais, te revoila déjà seule avec moi, cela gache tout mon plaisir… Tu es donc prete a lachement quitter les deux etres que, a ce qu’il me semble d’apres ce que je peux entrevoir en toi, tu aimes le plus au monde… Et cela juste pour moi ? Elle relacha son etreinte, et eclata de rire derriere Carmilla, savourant pleinement sa victoire : Il faudra que je remercie cet incube, il ne s’en doute peut etre pas, mais il vient de te jeter dans mes bras, tu n’as jamais supporte que l’on te force la main… Comme quoi il ne t’aime peut etre pas autant que tu ne le crois, et je pense que cette fille aussi…

Carmilla n’avait en aucun cas reagit pendant qu’Armani s’amusait a se vanter, mais finit par se retourner vivement vers elle, et giffla violemment sa genitrice, elle en avait decidement plus qu’assez. Cette derniere releva lentement la tete, et comtempla Carmilla, effarée, elle n’aurait jamais pense que cette derniere puisse la frapper, elle tenta de se rapprocher d’elle, cherchant soit a s’excuser, soit a se venger, ce que Carmilla ne chercha pas a differencier. Elle sortit violemment son epee, plaqua vivement la pointe de celle-ci sous la gorge d’Armani, et fixa cette derniere avec un regard remplie de haine :

- Va-t-en… Immediatement… Et laisse moi tranquille… N essaye plus jamais de me revoir... Je ne t’appartiens pas, je ne t’ai jamais appartenu, et ne crois surtout pas que je ne pourrais jamais te faire de mal, j’ai déjà tue ma propre mere alors que j’aurai fait n’importe quoi pour qu’elle reste avec moi… Comparee a elle, tu n’es guere importante a mes yeux, te tuer m’indiffererait totalement…

Carmilla avait prononce ses mots avec une froideur inhabituel, ce qui ne fit qu’offusquer encore plus Armani, elle prit un ton aussi froid que celui de Carmilla, l’air scandalisée:

- Tu reussirais donc a ne serait-ce que penser a me tuer… Moi ?!!!

Carmilla s’approcha vivement d’Armani, son epee toujours postée sous la gorge de cette derniere, posa son index sur la bouche de sa genitrice, et ajouta avec un sourire mauvais :

- S’il faut vraiment que j’aille jusque la pour que tu partes…

En disant cela, Carmilla avait doucement perce la peau d’Armani avec son epee, elle se pencha, lecha lentement le sang qui coulait le long du cou de celle-ci, et ramena son visage a deux centimetres du sien, et lanca avec un regard impenetrable :

- Je le ferais…

Armani fixait Carmilla, horrifiee, elle savait qu’elle venait de la perdre, a jamais… Elle s’ecarta brutalement d’elle, et la devisagea longuement, elle ouvrit la bouche, voulut dire quelque chose, mais n’en fit rien et se detourna, elle monta sur le dos de Nornia, celle-ci deploya ses ailes, avant de lui ordonner de s’envoler, Armani lanca un dernier regard a Carmilla :

- Tu deviendras tres vite une menace pour n’importe qui, meme pour eux… Tu serais prete a incendier le monde entier si cela pouvait te permettre de vivre enfin en paix… Je te donne un dernier conseil pour eviter cela : mets fin a tes propres souffrances en te tuant avant…

Nornia s’envola brutalement, et disparu rapidement dans la nuit, laissant Carmilla seule. Celle-ci sortit doucement de l’eau, laissa tomber son epee au sol, et s’ecroula sur la plage. Elle se posta sur le dos, regarda le ciel, et ria doucement en se rendant soudain compte que sa genitrice était parti, elle se sentait enfin libre de faire ce qu’elle voulait pour la premiere fois. Elle souria en pensant a la derniere phrase de celle-ci, pour l’instant, elle n’en était pas la… Elle perdit finalement son sourire, et se demanda ce qu’elle devait faire, meme rejoindre Nadesia ne lui plaisait pas, retrouver sa bien-aime en sachant ce qui allait se passer dans le futur en sachant que ces evenements proches ne ferait que la faire souffrir l’effrayait. Elle ferma les yeux en soupirant, sans se donner la peine de prendre une decision, et finit par somnoler doucement quelques instants. Elle sentit soudainement un souffle chaud sur sa joue, et tourna doucement la tete. Elle sursauta en apercevant la tete d’Anubis juste au dessus de la sienne, et souria en caressant la joue de son cheval. Elle se redressa, puis baissa a nouveau les yeux, elle ne savait toujours pas quoi faire… Anubis baissa la tete et poussa l’epaule de la vampire pour la faire bouger. Carmilla le regarda d’un air surpris, et finit par sourire en voyant celui-ci se diriger vers la foret d’un air presse en se placant de biais, invitant cette derniere a monter sur son dos…