Tumulte au Manoir [terminé]

Demetrius avait pris Céladar dans ses bras et survolé Mumures Sombres jusqu'au manoir. Il n'était pas du genre optimiste mais rien que l'idée que la dame blanche puisse guérir Nadesia l'emplissait d'une joie sans nom...Il posa pied à terre et invita Céladar à entrer dans le Manoir. La jeune femme commençait à perdre de son aspect matériel, le bout de ses mains redevenait translucide. En voyant cela, Demetrius mit fin à son sourire, peut-être Céladar était-elle triste de redevenir un fantôme.

Céladar avançait désormais avec plus de facilté, ses jambes avaient disparut et elle flottait de nouveau. Elle posa sa main sur la porte, la sentit à peine du bout des doigts, puis la traversa entièrement. Elle regarda ses membres reflèter de nouveau la lueur de la lune. Tout était fini, elle était redevenu un fantôme. Mais, ça ne lui importait peu, de toute manière elle n'aurait rien pu faire sous forme matèrielle. Elle suivait Demetrius qui avait refermé la porte et traversé un corridor plutôt étroit.

Demetrius actionna le mécanisme de la grande porte en bois dur du fond. Il pénétra dans la pièce sombre, Céladar à sa suite. Une fois qu'ils furent au bas de l'escalier, Demetrius crût s'évanouir de terreur. Le sarcophage médréatique s'était volatilisé, Nephtys avec lui. Il tomba, genoux à terre et frappa le sol des deux poings, ce qui fit des marques profondes dans le marbre noir. Ses yeux devinrent flamboyants de haine, les poteries alentours commençèrent à toutes, éclater, le feu bleu des torches devint brasier, Demetrius était dévorer par une haine sans nom, il cria.

Azazel !!! A part toi, personne n'aurais pu pénétrer ici, où est-elle !!! Rends la moi !!!

Un rire glaçant secoua les murs et Azazel, l'ange, apparût, tranquilement adossé à une statue au fond de la salle.

Tu devrais faire attention, à force de t'énerver comme cela, tu vas perdre...toutes tes facultés.

Alors que Demetrius s'élançait à la vitesse de l'éclair vers Azazel, celui-ci envoya un souffle glacé envelopper Demetrius. L'incube tomba au sol, des chaînes apparurent à ses membres. Il se sentait soudain extrêmement faible et était secoué d'une douleur inprononçable par tous ces membres et ses organes.

Que m'as tu fait...

Je t'ai donné l'ultime punition, ne t'inquiète pas, ça ne devrait pas durer trop longtemps...Mais je pensais qu'en revenant aux sources, tu comprendrais pourquoi il ne faut pas jouer les anges Gabriel.

Tu m'as rendu mortel...Maudit sois tu, Azazel...

Je le suis déjà, chéri. En effet, tu n'as pas plus de pouvoirs qu'un mortel quelconque désormais et ce jusqu'à ce que je décide de te rendre tes pouvoirs. Concernant tes protégés, j'espère pour eux qu'ils sauront se débrouiller sans toi durant ce petit congé...Demetrius, regarde toi...Tu n'es même plus digne d'être un incube, vois qui tu oses amener ici, une dame blanche, un fieffé fantôme du Bien...Tu es encore devenu plus sensible qu'une nonne, et la raison à cela, c'est justement ta douce Nadesia.

Si tu lui as fait quoi que ce soit, je te préviens, tu disparaîtras de cet univers.

Tes stupides menaces ne m'atteignent pas, toi qui n'est en ce moment pas capable de soulever un doigt. Heuresement que j'ai étreins ta Nadesia, si ma semence n'avait pas réveillé en elle le feu de la vie, non seulement elle n'aurait sans doute pas survécu, mais dans le cas tout à fait improbable où elle y serait parvenue, tu aurais eu un légume sans souvenirs entre les bras. Tu m'as offensé en la mettant dans mon sarcophage, tu m'as offensé en me laissant sans nouvelles âmes durant plusieurs siècles, tu m'as offensé en ayant des protégés aussi innocents que des agneaux et pour finir, tu as offert mon manoir à tes deux petites princesses sans mon accord.

La seule raison pour laquelle je recherche rédemption, c'est pour ne plus être sous ta coupe...

Crois tu que ce soit si simple, idiot...Je suis néanmoins prêt à pardonner, ta souffrance est grande et j'ai aussi assez joué avec ta belle Carmilla...

Carmilla...Qu'as tu fais...

Elle te l'expliquera elle-même, elle est en train de chercher le sarcophage avec sa bande de touristes, estime toi heureux, tu vas revoir ta Nadesia et retrouver tes pouvoirs dans quelques temps mais avise toi de me manquer de respect encore une fois et je détruis ce que tu as de plus cher, je le jure devant les Enfers.

Après un sourire sadique à l'attention de Céladar, Azazel se volatilisa, les chaînes de Demetrius disparurent. Il tenta de se relever mais se sentait tellement faible qu'il dût s'aider du mur.

Cet homme est le Diable incarné...

Céladar, d'abord pétrifiée devant cette apparition accourut vers Demtrius:

Est-ce que ça va ?

Le fantôme avait perçu le mal lorsque le démon est apparut mais qu'aurait-elle bien pu faire ? Seul un ange aurais pu défier un tel monstre. La dame blanche ne savait que faire, tenter d'allier vampire et maîtres des quatres élément ? Cette solution partait d'un bon sentiment, mais après mûre réflexion, elle sembait folle, irréalisable.

Demetrius réussit à se remettre sur ses jambes.

Non, ça ne va pas Céladar...J'ai perdu tous mes pouvoirs, je n'ai plus d'ailes, je ne peux même plus établir de contacts télépathiques, je suis un pur mortel...S'il arrive quoi que ce soit à mes protégés ou à mes filles alors que je suis dans cet état, Azazel mourra de mes mains...Il a su lire en moi et voir ma faiblesse. Il sait qu'en touchant à Nadesia, c'est mon propre coeur qu'il torture. Il faudra que je trouve le moyen de rompre avec le contrat que j'ai passé avec lui par le passé...Pour l'heure, je ne peux rien faire. Si je sors d'ici, je me ferais tué en une heure tout au plus, je n'ai pas été mortel depuis trop longtemps et ne connaît donc pas mes limites, il me serait fatal de m'aventurer dehors...Venez, sortons d'ici, je ne peux plus supporter cette pièce.

Demetrius remonta l'escalier en titubant, Céladar le suivant toujours. Il se rendit dans le boudoir écarlate et s'assit sur un sofa, il regarda la dame blanche.

Céladar...J'ai un service à vous demander, je ne suis plus d'aucun secours pour personne sous cette forme...Et je m'inquiète pour Carmilla, Nadesia et Kami. S'il vous plaît, essayez de les retrouver...Dites leurs dans quel état je me trouve et de revenir au manoir le plus vite possible, dès qu'ils seront en possession de Nadesia. Veillez sur eux à ma place jusqu'à ce qu'ils soient en sécurité ici...

Demetrius regardait le fantôme avec des yeux implorants, les paroles d'Azazel prenaient tout leur sens, au départ, jamais il n'aurait demandé l'aide d'un fantôme, jamais il n'aurait observé une jeune femme endormie avec respect, jamais il n'aurait aidé une poupée, jamais...il n'aurait pleuré.

Céladar prit pitié de l'incube. Elle voulait bien l'aider, mais ne conaissait pas ces personnes. Il lui serait donc difficile de les retrouver. A ce qu'elle avait compris, il s'agissait de vampire, sa quête serait donc insurmontable de jour. Mais qu'importait, puisqu'elle n'était visible que de nuit.

Je ferais mon possible, Demetrius. Mais, où chercher ? Avez-vous une idée de l'endroit où je pourrais aller ? Les ruines peut-être, ou alors la forêt. En tout cas, une chose est sûre, le cimetière où mon corps est enterré sera exploré à l'aube avant que j'y retourne.

Le fantôme repensa ensuite à l'être immonde qui a fait irruption dans le manoir:

Ce démon ne risque-t-il pas de revenir ?

C'est moi qui ait réveillé Azazel...Il sommeillait dans un temple enfoui sous les sables du désert des lamentations, je n'aurais jamais dû faire cela...C'est par le désert qu'il vous faudrait commencer, je pense. Azazel n'a pas de raisons de revenir, il a autre chose à faire que de hanter quelques créatures comme nous, c'est un ange déchu très proche de Lucifer. Enfin...Je n'ai pas envie de parler des Enfers maintenant...Je vous remercie pour votre aide Céladar, je me fais tellement de souci pour eux...

Soyez sans crainte, je vais me mettre à leur recherche dès maintenant et si je ne les trouve pas cette nuit, je reviendrais vous donner des nouvelles de ma quête à l'aube juste avant de regagner mon cimetière jusqu'à demain.

Elle sortit et se mis en route vers le désert des lamentations.

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