A la sortie des catacombes [terminé]

Le spectre pointa son doigt sur un tonneau adossé au mur, puis sur la pierre du plafond et dit à Gogo:

Il vous faut le mettre sous cette dalle afin de l'enlever et de sortir d'ici.

La dame blanche ajouta d'un air désolé:

Je vous prie de m'excuser, mais je ne peux pas vous aider, il m'est impossible de toucher quoi que ce soit, je ne fait que traverser les objets à cause de ma constitution hectoplasmique.

Elle fixa la dalle et dit:

Je vous attend juste en-dessus.

Puis, le fantôme s'éleva et passa à travers.

Humain Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 15/09/2008

Gogo suivit les consignes du jeune spectre et monta sur le tonneau pour dégager la dalle du plafond à l'aide de son poignard. Une fois la dalle repoussée, Gogo rangea son arme dans sa veste, ainsi que son arme habituelle.

"Et bien, qu'elle sortie étrange.."

Elle prononça ses mots avant d'attraper les parois du plafond et de se hisser au dessus. Lorsqu'elle se releva, elle sentit le vent sur ses jambes. Elle avait en face d'elle des rues qui semblaient éclairées mais qui étaient toujours aussi sombres. Bien sur elles ne ressemblaient pas aux catacombes.

"Alors enfin me voilà. Murmures Sombres."

C'était la première fois qu'elle mettait les pieds dans la ville et elle en était très heureuse.

"Au fait Céladar, je ne sais encore rien de toi...Puis-je me permettre de te demander comment tu es morte?"

Bien sûr , dit-elle. avant d'entammer son récit.

Je suis née en l'an 1292, je suis la fille d'un couple de paysan. J'ai vécu dans une chaûmière entourée de champs appartenant à un grand seigneur dont mes parents étaient des cerfs. Mon père mourut de la peste noire, lors d'une épidémie l'année de ma naissance. Plus tard, alors que je n'avait que quatre ans, des chevaliers venant de la seigneurie voisine arrivèrent pour attaquer le château, il piétinèrent tout sur leur passage, ce qui déclencha une famine terrible qui emporta ma mère qui s'était longuement privée pour me permettre à moi, son unique enfant de survivre. Un mage blanc, cousin éloigné de ma mère me recueillis et m'enseigna l'art de la guérison, il fut comme un second père pour moi. En 1311, un mois avant que je ne fête mon 20ème anniversaire, j'aperçut un mendiant à demi-mort dans la rue. Prise de pitié, je fit tout mon possible pour le sauver et mon combat contre la maladie fut gagné. Cet individu me remercia d'une manière poiur le moins originale en assassinant le fils du seigneur et en mettant les gardes sur ma piste. Je fut donc arrêtée et torturée. Lasse de résister à ces maux affreux, on me demanda d'avouer sur un livre sacré que j'étais une sorcière et j'obéis lâchement, car je voulais mourrir, les souffrances qu'ils m'ont faites ressentir étaient au-delà de ce que l'on pourrait imaginer. Cet acte me condamna à ne devenir qu'un spectre. Sans cela, en ce moment j'aurais pu être un ange. Les gardes m'enchaînèrent donc et me jetèrent dans les douves. Mon bon mage me repêcha dix minutes après, il n'avait pas pu faire mieux, car les gardes surveillèrent les alentours 8 minutes afin de s'assurer que je n'en réchapperais pas, et les 2 minutes restante lui servirent à me retrouver, ce qui ne fut pas simple. Mais il était trop tard, je n'étais plus qu'un petit corps frêle et mutilé sans vie. Il partit donc pour un petit village voisin, qui est aujourd'hui Murmures Sombre et m'y enterra modestement.

Elle fit une pause, si cela avait été possible, une larme de chagrin aurait sans doute perlé sur la joue.

Voilà, vous conaissez toute mon histoire.

Humain Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 15/09/2008

Gogo écouta attentivement la récit de la jeune fantôme, elle se plongea dans son histoire, imaginant chaque phrase qu'elle racontait. La jeune fille avait l'impression d'être plongé dans un livre d'histoire. Son histoire la toucha vraiment, car Céladar avait vécu des choses vraiment atroces.

"Merci de m'avoir raconté tout ça...Je suis vraiment touchée par ton histoire..."

Gogo repensa à la sienne, et se demanda s'il elle devait lui raconter à son tour. Finalement elle se dit qu'elle allait lui faire un bref résumé.

"Puisque l'on en est aux confessions, je ne vais pas te raconter ma vie entière car cela serait trop long, bien que je soit beaucoup plus jeune que toi. Je suis née à Tokyo et comme ma famille trainait beaucoup avec des bandes de Yazuzas, nous avons fini par nous attirer des ennuis. Un jour que mon père avait de terribles dettes ils ont débarqué à la maison. Je me suis planquée sous le lit et je les ai vus assassiner mes parents. Depuis je recherche tous ceux qui étaient présents sur les lieux ce soir là. Il ne m'en reste plus qu'un. Et les rumeurs diraient qu'ils serait ici, dans ce village. Mais plus je le découvre et plus je me dit qu'un homme aussi immonde que lui n'aurait pas pu survivre une seule seconde dans Murmures. Mais je vais le chercher jusqu'à ce que je trouve cette pourriture. Et je le tuerais."

Gogo lança un de ces petits rires sadiques qu'elle faisait si bien et souria à Céladar.

"C'est pour cela que je dois trouver des informations sur ce village et ce qui s'y passe. Si jamais tu connais ou tu as déjà vu un homme asiatique dans ce village, présente-le moi. Il faut absolument que je saches s'il est vraiment ici ou pas."

L'histoire de Gogo était elle aussi triste bien qu'elle ai survécu, mais le fantôme ne pouvait rien pour elle:

Je comprend votre haine et votre acharnement. Je sais qu'il y a beaucoup d'asiatiques qui vivent ici, mais je ne peux pas vous aider davantage.

Ses principes de spectre du bien l'emportèrent également sur sa compassion:

Mais pourquoi souhaitez-vous tuer cette homme ? Ca ne réssucitera malheureusement pas vos parents, je le craind.

Elle fit une pause, repensant à sa propre histoire:

J'aurais pu moi-même essayer de me venger, mais à quoi bon tuer un homme pour lequel on a lutté nuit et jour ? Et puis, aurais-je pu me permettre de tuer la femme du seigneur qui lancé les poursuites contre moi alors qu'elle venait d'être endeuillée de son fils unique ? Quand aux gardes qui m'ont tant fait souffrir, pouvais-je leur faire de même alors qu'ils ne faisaient qu'obéir à des ordre et ne l'aurait certainement pas fait si ça ne tenait qu'à eux ?

En y réfléchissant, l'homme qui avait assassiné les parents de Gogo obéissait peut-être également à des ordre qu'il devait exécuter afin de ne pas recevoir de châtiment.

Ayant déjà connu une mort atroce, je ne souhaiterais absolument rien de tel à qui que soit, pas même à l'être le plus immonde et cruel de la ville.

Humain Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 15/09/2008

Gogo fut surprise d'apprendre qu'autant d'asiatiques abritaient ce village qui semblait plutôt européen...La jeune fille fut amusée de la question de Céladar, en ce qui concernait la raison de sa poursuite.
"Et bien...Si j'ai tué toutes les personnes qui étaient là le soir de la mort de mes parents, c'est par pure vengeance. Pour mon honneur je dois dire...Pour l'honneur de ma famille défunte. Et puis, c'est un peu aussi pour le plaisir de tuer. J'adore voir le sang jaillir du corps d'un homme crapuleux. J'aime beaucoup me battre, et je pense que c'est une des raisons de ma venue..."

Gogo se trouva un peu arrogante et rectifia les paroles qu'elle venait de lancer.

"Tu sais je ne comprends pas bien pourquoi tu ne te venges pas de toutes ses personnes qui t'on fait du mal car je suis de nature à vouoir me venger. Mais si c'est ton choix je ne peux me permettre de te contester..."

La jeune lycéenne lui souria tendrement.

"J'estime tout simplement leur rendre la monnaie de leur pièce, et qu'ils souffrent sont mon seul but dans la vie. Bien sur je n'aimerais pas qu'on me fasse la même chose...Mais cela est encré dans ma personalité et je ne pense pas pouvoir changer cela tant que je n'aurais pas tué ce dernier enfoiré..."

L'honneur, ce mot fit sourire Céladar:

Quel honneur y a-t-il à devenir un meurtrier ? Et puis, croyez-moi lorsque j'ai été tuée, je me suis retrouvée dans la seconde meilleure situation mortuaire selon moi. Je ne les ai pas tués, mais tous ceux qui ont contribués à ma mort sont aujourd'hui sous terre bien que je ne leur ai rien fait. Autant préciser qu'ils ont étés damnés pour leur cruauté bien que je leur ai pardonné, justice a été rendu toute seule.

Cette tentative de disuasion allait peut-être être mal prise par son interlocutrice, mais la dame blanche s'en moquait, en tant que fantôme elle était bien placée pour connaître la valeur d'un âme qui était à présent tout ce qui vivait encore en elle.

Prenez garde, la justice pourrait s'inverser une fois votre vengeance accomplie.

Humain Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 15/09/2008

Gogo écouta attentive ment Céladar et son point de vue. Bien sur elle n'était pas d'accrod avec elle...Mais elle essayait de ne pas lui faire voir, par simple politesse.

"Je comprends ton point de vue, mais saches que jamais je ne pourrais penser de la même façon que toi...Nous n'avons pas du tout les mêmes intentions et j'en suis navrée."

La jeune fille regrettait sincèrement que leur discussion ait pris une tournure pareille. Elle sentait qu'elle ne pouvait plus vraiment faire quoi que ce soit pour Céladar, surtout qu'elle avait fait ouvrir les yeux à Gogo.

"Il est vrai que si je suis une meurtrière, je devrais rester seule. Pardon de t'avoir importuné..."

Gogo se retourna une dernière fois sur la silhouette de Céladar.

"Adieu..."

Lorsque Gogo se retourna, le fantôme posa sa main trans parente sur son épaule pour la retenir sans entrer en contact afin de ne pas la traverser:

Vous ne m'avez pas importuné, rassurez-vous. Je ne faisais que vous prévenir des risques que vous preniez. Mais votre choix de vie n'appartient qu'à vous. Je tiens à m'excuser également si je vous ai effrayée.

La dame blanche n'avait pas l'intention de la blesser avec ses propos mais s'était laissée emportée par son statut d'intermédiaire entre la vie et la mort. Bien sûr, elle ne souhaitait pas la mort de son interlocutrice, mais elle voyait les choses en face: nul être ne peut échapper à ce destin. Céladar était à présent bien placée pour le savoir, elle qui avait été bien insouciante de son vivant.

Humain Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 15/09/2008

Gogo allait tourner vivement les talons, mais la main fantomatique de Céladar l'en empêcha. La jeune fille fut parcourue d'un frisson. Jamais elle n'avais sentit quelque chose d'aussi glacial. Mais les paroles de Céladar furent beaucoup plus chaleureuses que cela. Elle s'excusa. Mais la jeune fille ne compris pas pourquoi...

"Je ne comprends pas pourquoi vous vous excusez...Je suis une meurtrière et je comprends très bien que vous n'aimiez pas ma façon de faire. Personne n'aime ma façon de faire."

La jeune lycéenne se rendit compte qu'elle ressentait quelque chose qu'elle n'avait jamais ressentit. De l'amitié.

"Tu es la première personne à être aussi patiente avec moi, on dit souvent de moi que je suis insupportable..."

Céladar sourit:

Tout le monde à droit à l'erreur, personne n'est parfait...

Dès le premier regard, la dame blanche avait perçu en Gogo que son désir de violence apparent devait masquer un profond bouleversement. Elle ajouta, les yeux baissés :

et certainement pas moi.

Le spectre sentait qu'il devait être trop tard pour racheter ses propres erreur, maintenant que la mort l'avait emportée, mais son interlocutrice le pouvait certainement encore.

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